La livraison des unités de logement Aadl construites au pôle urbain d'Ighzer Ouzarif n'est-elle pas précipitée? La question mérite d'être posée si l'on considère les conditions de vie dans lesquelles évoluent les nouveaux locataires depuis leur installation. Sans salle de soins, encore moins de bureau de poste ni CEM ni lycée, les habitants de ce nouveau pôle urbain se demandent qu'ont-ils fait pour mériter ce sort à la veille de la rentrée sociale. Si certains ont déjà déménagé et inscrit leurs enfants dans les plus proches établissements scolaires, à savoir le chef- lieu de la commune de Oued Ghir, d'autres sont dans l'expectative. Sans réseaux téléphoniques et Internet ni transport, un aménagement urbain fait à la hâte non encore achevé, le site d'Ighzer Ouzarif ne se prête guerre à une vie normale. «Avec tout ces manquements, comment voulez-vous occuper ces logements?», déplore cet acquéreur locataire qui doit, en sus du remboursement du crédit d'acquisition du logement, s'acquitter des frais d'une gestion qui «n'existe pas». «Je suis bénéficiaire d'un logement Aadl. J'ai reçu les clés de mon appartement depuis un mois. Un appartement que je ne peux pas occuper pour l'instant, sauf par intermittence, car je n'ai ni gaz ni Internet et pour m'y rendre, il faut louer un taxi en l'absence de ligne de transport», raconte cet autre acquéreur, qui ne s'est pas, fort heureusement, précipité d'emménager en famille. «Heureusement j'ai maintenu la scolarité de mes enfants dans leur lycée en attendant des jours meilleurs. Il en est de même pour le poste d'emploi de mon épouse, auquel cas mon calvaire serait plus grave», fait remarquer cet enseignant en retraite. La livraison des logements, érigés au pôle d'Ighzer Ouzarif, dans la commune de Oued Ghir, à une dizaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Béjaïa, pose un problème d'équipements publics qui n'ont pas suivi la réalisation de ces unités de logements, qui, au demeurant, a duré plus de 18 ans pour certains programmes et moins de 10 ans pour d'autres. Le nouveau pôle urbain d'Ighzer Ouzarif, de 16 000 logements, toutes formules confondues, souffre du manque du minimum vital pour une vie décente. La joie d'occuper, enfin, son logement tant attendue, aura été de courte durée puisque à peine les clés reçues que d'autres problèmes ont surgi. Le manque flagrant, d'équipements publics, de téléphone, d'Internet et de transport, désenchante tous les nouveaux habitants. Ils l'ont fait savoir au nouveau locataire du siège de la wilaya, qui avait, la semaine dernière, choisi d'opérer sa première sortie sur ce site, avec, au bout, des instructions à l'adresse des responsables, pour mettre fin aux insuffisances, lesquelles instructions ont été maintes fois données par son prédécesseur, sans résultats. Bien que prévues dans le plan global du site, à l'exception de quatre écoles primaires dont l'ouverture demeure incertaine pour la présente rentrée scolaire, pour deux d'entre elles, qui seront, dit-on, transformées en CEM, toutes les autres infrastructures publiques n'ont pas été livrées, pour le moment, dans cet immense pôle urbain d'Ighzer Ouzarif. Certains projets, dont une polyclinique et deux Collèges d'enseignement moyen (CEM), sont toujours en voie de réalisation, alors que d'autres chantiers ne sont pas encore lancés. Provisoirement, des écoles primaires achevées feront office de CEM tandis que celui en voie d'achèvement deviendra un lycée. Tous ces manquements ne seront pas résorbés de sitôt, si l'on considère la cadence de réalisation. Désormais, on démarre avec le minimum, en attendant des jours meilleurs.