Pour la troisième fois en moins de 2 ans, les Algériens seront appelés à voter. Cette fois-ci, ce sera pour renouveler les Assemblées populaires communales et celles des wilayas(APC/APW). Devant se tenir en juin 2022, les élections locales, prévues le 27 novembre prochain, sont décalées de 6 mois. Ceci dit, la question qui se pose: les partis d'obédience démocratique (FFS, RCD, PT, MDS, PST et au-tres), qui ont boycotté les échéances précédentes, participeront-ils à ces élections? En tout état de cause, le choix de ces partis, qui s'opposaient à la feuille de route du pouvoir, sera des plus compliqués. Pour certains, la participation y va de la survie de ces partis, qui, faut-il le souligner, ne sont pas représentés dans l'instance législative. En sachant, par ailleurs, que cette configuration risque de trouver son prolongement à l'issue des prochaines élections locales, dans le cas où ces formations optent pour le boycott. D'aucuns diraient que les joutes locales se distinguent des législatives de par leur proximité avec la base militante malgré le fait que les élus locaux ne disposent pas de prérogatives importantes. Il faut souligner, également, que ces joutes auront leur importance particulière en Kabylie, qui a été ravagée par de gigantesques incendies, aux conséquences catastrophiques et dramatiques sur la situation économique, sociale et environnementale de la région. En outre, les partis ayant un ancrage dans la région devraient prendre en compte les tensions et convulsions politiques survenues dans la région. Il s'agit, notamment de l'intrusion du mouvement séparatiste (le MAK) sur la scène médiatique et politique. Par conséquent, d'après certains observateurs, le boycott du double scrutin local, risque d'être exploité par divers cercles politiques, dont le MAK. Dans ce contexte, l'instance présidentielle du FFS a convoqué une session extraordinaire du conseil national pour vendredi prochain. L'un des membres, de l' instance présidentielle, Hakim Belahcel, a déclaré, récemment, que «le parti saisira l'occasion de la tenue de la session du conseil national pour engager le débat sur la question des élections locales, en prenant compte du contexte politique, social et régional qui caractérise cette échéance». Il a ajouté que «les membres du CN prendront position par rapport à ce rendez-vous électoral, en fonction des avantages et des inconvénients qu'offre chaque option». S'il est hors de question de laisser les assemblées locales entre les mains de la clientèle et les partis proches du pouvoir, en revanche, l'alignement de ces partis d'opposition sur le Hirak, risque d'être remis en cause par le choix de prendre part aux locales. Le RCD, de son côté a convoqué la 8e session ordinaire de son conseil national, le 17 septembre prochain, pour trancher cette question. Le PT, pour sa part, se penchera sur cette question, lors de la réunion prochaine de son bureau politique. Sur un autre plan, même si un taux d'abstention record similaire à celui enregistré lors des législatives ne risque pas de se produire, la désaffection électorale n'est pas tout à fait écartée, lors de la prochaine échéance. Par ailleurs, certains observateurs, plaident pour le report des élections locales, car disent-ils «le danger de la pandémie de Covid-19, notamment à travers son variant Delta, n'est pas totalement évacué. Ils reprochent aux autorités publiques d'ignorer les mises en garde des spécialistes en la matière.