Le président de la République italienne, Sergio Mattarella, a exprimé dimanche après-midi, à Annaba, sa grande admiration pour le site archéologique Hippone dans le cadre d'une visite culturelle et touristique dans cette ville. M. Mattarella qui était accompagné, côté algérien, du Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra, du ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, et de la ministre de la Culture et des Arts, Wafa Chaâlal, a suivi avec intérêt l'exposé qui lui a été présenté sur la collection du musée de ce site archéologique, au second jour de sa visite d'Etat en Algérie à la tête d'une importante délégation. L'intérêt du président italien s'est particulièrement porté sur les diverses pièces de mosaïques et a demandé au présentateur de l'exposé des informations complémentaires sur les matériaux utilisés, la qualité du marbre et de ses vives couleurs. Devant un monument votif en bronze remontant au 1er siècle avant notre ère dédié à la victoire de Jules César sur ses rivaux soutenant le consul Pompée en 46 avant J.-C., le président italien a montré un grand intérêt pour cette pièce archéologique qui, selon les explications qui lui ont été données, est unique au monde. L'hôte de l'Algérie a également manifesté son admiration pour le paysage du site de la cité archéologique Hippone qui s'étend sur plus de 70 hectares dont seulement 26 hectares ont fait l'objet de fouilles. La ville antique Hippone de Annaba (Nord-Eest de l'Algérie) est l'un des témoins de la civilisation et de l'histoire lointaine de l'Algérie qui a connu la succession de plusieurs civilisations et contribué à l'édification de l'histoire de l'humanité. Comptoir phénicien au 12ème siècle av. J.-C. puis agglomération punique prospère, Hippone devient une métropole numide du roi berbère Massinissa avant son annexion par les Romains pour constituer une de leurs importantes provinces en Afrique du Nord. Les fouilles archéologiques et les ruines du site, visité dimanche par le président italien Sergio Mattarella, témoignent encore de son histoire très lointaine. Confié à l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés, le site d'Hippone s'étend sur 70 ha dont 26 ha ayant fait l'objet de fouilles, qui ont donné lieu à la découverte de multiples vestiges appartenant aux civilisations numide et phénicienne puis celles romaines et islamiques, dont 4.500 m2 de mosaïques représentant les multiples facettes de ces époques lointaines. Le site renferme des vestiges de grande importance historique, dont un quartier résidentiel d'où proviennentt la plupart des mosaïques attestant l'opulence de la cité, le quartier chrétien où se trouve la basilique où officiait saint Augustin, des thermes, le forum, un théâtre et de nombreuses statues de personnages antiques. Le musée d'Hippone renferme, en outre, une collection de 10.000 pièces archéologiques précieuses et rares dont des sculptures, des mosaïques, des pièces de monnaie, des vases, des ustensiles, des statues en marbre, une armature en bronze et le masque de la Gorgone volé puis restitué en 2020. Le site d'Hippone est le troisième en Algérie à bénéficier d'un plan de sauvegarde. Les autorités publiques oeuvrent actuellement en faveur de sa classification mondiale, a assuré à l'APS le directeur du musée, Amara Nouara, qui a rappelé que le site a connu une opération de réhabilitation de son système de protection. Le site accueille annuellement près de 15.000 visiteurs d'autant que, a-t-on noté, l'administration du musée a établi des circuits pour le tourisme historique et religieux incluant notamment la basilique de saint Augustin se trouvant sur le site. Le site accueille en outre régulièrement des étudiants, des chercheurs ainsi que les élèves des établissements scolaires dans le cadre d'activités pédagogiques initiées en coordination avec la direction de l'éducation, est-il indiqué.