On confirme que le référendum pour la révision de la Constitution se déroulera en septembre prochain. Trois jours après la reconduction de la même équipe gouvernementale dont la majorité des ministres ont été sermonnés par le président de la République quelques mois auparavant, le parti majoritaire avance ses arguments. Des sources officielles très proches du chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, soutiennent que deux principales raisons, au moins, ont motivé cette décision ayant soulevé des critiques et des appréhensions. La première tient d'abord à l'urgence. «Cette manière d'agir permettra au nouveau chef du gouvernement d'éviter de présenter un programme devant l'APN», affirment ces sources estimant que l'opération prendra beaucoup de temps dont Abdelaziz Belkhadem et le FLN ne disposent pas. La Constitution algérienne n'oblige pas le chef du gouvernement à présenter son programme. C'est une pratique qui est entrée dans les moeurs politiques. Surtout quand il s'agit du programme d'un parti politique. Or dans la situation qui se présente actuellement, il s'agit du programme du président de la République. C'est devenu ainsi une tradition que, la désignation d'une nouvelle équipe gouvernementale, le chef de l'Exécutif présente les grandes lignes de son programme devant les députés pour approbation par le Parlement. Lequel Parlement peut l'adopter comme il peut le censurer. Il est facile de déduire que M.Belkhadem et son équipe soient applaudis, même très fortement, dans un hémicycle que son parti contrôle dans sa majorité. Mais, il y a l'écueil du Conseil de la nation. En effet, si le chef du gouvernement présente son programme à l'APN, cela suppose qu'il doit s'adresser également à la deuxième chambre. Justement, le Conseil de la nation constitue, selon les mêmes sources, la seconde raison qui a motivé la reconduction de la même équipe gouvernementale. Pour cause, la deuxième chambre du Parlement est, pour l'instant, dominée par le parti d'Ouyahia. S'il ne bloque pas le programme du gouvernement, il y a tout au moins un risque qu'il utilise cet atout comme un moyen de pression à faire valoir. Etant né et ayant rapidement grandi dans les entrailles du système, il n'est pas dit que le RND bascule dans l'opposition. Mais le risque existe, il faut donc couper l'herbe sous les pieds du RND. «C'est justement parce que le FLN connaît parfaitement les arcanes du système, son fonctionnement et ses moindres réactions, qu'il a évité de prendre le moindre risque dans cette procédure d'usage». Comme s'il y a une réelle volonté d'achever totalement le parti d'Ouyahia, non pas avant les prochaines législatives de 2007, mais juste après le référendum pour la révision de la Constitution qui se déroulera, selon les sources officielles du FLN, en septembre prochain. Qu'on en juge: la dernière forteresse du RND demeure évidemment le Conseil de la nation. Seulement voilà, on apprend que dans la nouvelle mouture de la Constitution, il est question de changer complètement la composante et même le rôle de cette institution si toutefois on ne s'en «débarrasse pas» tout simplement. En tout cas, le chef du gouvernement a eu déjà à se prononcer sur cette question. Pour M.Belkhadem, le Conseil de la nation a été installé pendant une période donnée, pour des raisons précises. Il s'agissait au fait d'un rempart qui permettrait de protéger la République contre une éventuelle arrivée des islamistes radicalistes au pouvoir. Pour le chef du gouvernement, le danger islamiste n'est plus à craindre. Question subsidiaire: faut-il s'attendre à une demande qui viendrait de la part du chef du gouvernement pour la levée de l'état d'urgence? Ce n'est qu'une question subsidiaire.