La balance commerciale a enregistré un excédent de 1,04 milliard USD, fin novembre dernier. Annoncé, hier, par le Premier ministre, lors de l'inauguration de la Foire de la production nationale, cette performance du commerce extérieur est historique, au sens où elle vient mettre un terme à plusieurs années de déficit, dont l'une des conséquences directes a été la baisse des réserves de change du pays. Aïmene Abderrahmane explique ce résultat positif par «la maîtrise du marché national». Le Premier ministre qui a bien raison de mettre en avant ce qui peut aisément être qualifié d'exploit, ne cache pas la satisfaction de son gouvernement d'avoir «pu réaliser, au 30 novembre dernier, des chiffres inimaginables par le passé». En effet, il était difficile de croire, en 2019, que les importations puissent être réduites de moitié en une seule année. De 60 milliards de dollars en moyenne, l'Algérie a ramené cette facture à 30 milliards de dollars seulement. Un effort gigantesque et, il faut bien le reconnaître, «inimaginable» devait être accompli pour parvenir à pareil résultat. La conviction du président de la République était justement que cela était possible. La raison tenait à l'ampleur de la surfacturation, d'un côté et aux importations anarchiques, jusqu'à concurrencer la production nationale. Le nettoyage effectué dans le secteur de l'import a donc permis de faire d'incroyables économies en un laps de temps record. Cela sans provoquer de graves pénuries dans le marché intérieur. Les Algériens ont ainsi découvert que la production nationale pouvait convenablement répondre à la demande et l'économie du pays a traversé l'année 2020, sans trop de dommages. Pourtant, on se souvient que cette année précisément était celle de la Covid-19 et ses terribles impacts sur l'activité économique et les prix des hydrocarbures qui s'étaient littéralement effondrés. À la fin 2020, le déficit commercial s'établissait à 10,6 milliards de dollars. En une seule année, l'Algérie a réussi à éponger cette lourde facture et, cerise sur le gâteau, elle a réalisé un excèdent d'au moins 1,04 milliard de dollars. Cette perfor-mance a toutes les chances d'être améliorée d'ici à la fin de l'année en cours. La principale raison de cette embellie tient au redressement, en 2021, des prix de l'or noir. En effet, alors que l'amplitude des prix du pétrole variait de 22 à 53 dollars en 2020, ils ont bondi en 2021 jusqu'à des pics à 85 dollars. Associé à la rigueur en matière d'importation, le commerce extérieur a donc réalisé d'importantes plus- values. Le Premier ministre ajoute un second facteur à la performance. Aïmene Benabderrahmane note que l'excédent commercial, enregistré jusqu'à fin novembre dernier, reflète aussi la hausse des exportations, hors hydrocarbures à 4,5 milliards USD. Là aussi, il s'agit d'un résultat qui n'a pas son précédent dans les annales de l'économie nationale. Ainsi, la conjoncture des trois facteurs que sont la rigueur, la hausse des prix du pétrole et l'augmentation des exportations hors hydrocarbures, a fait faire un bond exceptionnel au commerce extérieur. Passé d'un gros déficit à un excédent, en une seule année, relève de l'exploit. Il reste que si l'Algérie peut maîtriser ses importations et ses exportations hors hydrocarbures, il n'en est pas de même pour ses recettes tirées de la vente des hydrocarbures. C'est dire la fragilité de cet excédent...