Depuis le putsch qui a renversé le président Alpha Condé le 5 septembre, le colonel Mamady Doumbouya s'est fait investir président de transition et un gouvernement a été formé, avec un civil à sa tête. Le colonel Doumbouya a promis de rendre le pouvoir aux civils après des élections, mais refuse de se laisser dicter un délai. Les dirigeants ouest-africains maintiennent l'exigence d'élections dans les prochains mois en Guinée, théâtre d'un coup d'Etat militaire en septembre, et réclament un calendrier pour le retour des civils au pouvoir, indique un communiqué publié lundi par la Cédéao. Rassemblés dimanche au Nigeria, les dirigeants des Etats membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) se disent «très préoccupés par le fait que plus de trois mois après le coup d'Etat, un chronogramme (calendrier) pour le retour à l'ordre constitutionnel n'a toujours pas été publié», dit ce communiqué diffusé au lendemain du sommet. Ils insistent «sur la nécessité de respecter le délai de six mois précédemment décidé (par la Cédéao) pour la tenue des élections» et «pressent» les autorités de soumettre rapidement un calendrier en ce sens, dit le document. Ils maintiennent la suspension de la Guinée des organes de la Cédéao, ainsi que les sanctions individuelles infligées aux membres de la junte. Depuis le putsch qui a renversé le président Alpha Condé le 5 septembre, le colonel Mamady Doumbouya s'est fait investir président de transition et un gouvernement a été formé, avec un civil à sa tête. Le colonel Doumbouya a promis de rendre le pouvoir aux civils après des élections, mais refuse de se laisser dicter un délai. Il dit que celui-ci sera fixé par un Conseil national tenant lieu d'organe législatif, en cours de constitution. Les nouvelles autorités guinéennes ont informé la Cédéao que cet organe serait formé d'ici à fin décembre, rapporte l'organisation ouest-africaine.»La célérité de la mise en place du Conseil national de transition (CNT, l'organe législatif) est tributaire de la promptitude de toutes les parties prenantes dans la désignation de leurs représentants conformément aux quotas alloués», a précisé la junte dans un communiqué publié lundi soir. Or, elle dit avoir constaté des difficultés liés à une pléthore de candidatures, envoyées notamment par les partis politiques, les organisations de la société civile, les chefs religieux, les associations de jeunes, pour siéger au CNT. Ainsi, «pour 81» membres devant former cet organe, «le ministère de l'Administration et de la décentralisation (Intérieur) a enregistré 706 candidatures».»Les négociations nécessaires pour le rapprochement des différentes positions et les délais de dépouillement incompréssibles ne permettent pas de tenir un quelconque engagement par rapport à la mise en place du CNT avant la fin de l'année 2021», ajoute le communiqué. La Cédéao salue le fait que le président déchu ait pu rentrer «librement» chez lui, dans son communiqué. M. Condé, 83 ans, à la tête du pays pendant près de 11 ans, a été détenu au secret pendant douze semaines, jusqu'à ce que la junte l'autorise à résider chez son épouse dans la banlieue de Conakry. Il est en résidence surveillée selon la presse.