La «brouille» politique ne présente aucun danger sur le plan des affaires. «Un certain nombre de dossiers sont en cours de négociation avec de grandes entreprises». C'est ce qu'a affirmé hier, l'invité du forum d'El Moudjahid, le président de la Chambre française de commerce et d'industrie en Algérie, M.Michel de Caffarelli, en s'exprimant sur l'intérêt des Français porté à la privatisation en Algérie. Sans pour autant divulguer le nombre de dossiers ou les noms des entreprises, M.Caffarelli dira néanmoins que des entrepreneurs français ont effectué plus de 100 visites en Algérie cette année. Il considère toutefois que le processus de privatisation est long. «L'intérêt est fort mais le résultat est faible», a-t-il lancé. Les raisons sont attribuées, a-t-il soutenu, à la lenteur administrative dans le traitement des dossiers, au système bancaire qui a du mal à gérer le mode d'investissement. Il remet en cause à ce propos la loi sur le transfert des fonds en proposant son amélioration. Plusieurs sociétés françaises ont investi dans notre pays, faut-il le souligner, dans différents secteurs, entre autres, les services, le tourisme, le transport et la pharmacie. M.Caffarelli n'hésitera pas à lancer cette remarque: «Contrairement aux Américains qui n'investissent que dans les hydrocarbures, les Français touchent à tous les secteurs». Evaluant la coopération entre les deux pays, M.Caffareli a qualifié celle-ci de grandiose depuis quelques années, vu les résultats progressifs des échanges commerciaux. Chiffres à l'appui, les échanges économiques ont atteint 7 milliards de dollars en 2005, soit une progression de 8% par rapport à 2004. Les importations françaises ont été de 4 milliards de dollars. La France reste le premier fournisseur de l'Algérie. Le renforcement des relations s'est traduit également par l'intensification des visites ministérielles entre les deux parties, sans oublier l'accord sur le paiement anticipé de la dette algérienne de l'ordre de 7 milliards d'euros signé en mai. Autre exemple de cette embellie bilatérale: le succès des éditions 2004 et 2005 de la Foire internationale d'Alger. Très longtemps désertées par les entreprises françaises, elles ont rassemblé pas moins de 350 d'entre elles, trois fois plus qu'en 1999. Celle de cette année qui s'ouvre d'ailleurs aujourd'hui, regroupera 325 entreprises françaises. Selon M.Caffarelli, 55% des exposants participent pour la première fois à cette FIA. Il a révélé en outre que 80% de ces exposants signeront des contrats de partenariat dans les 3 prochains mois qui suivent la foire. Cet événement connaîtra également la venue, samedi, de la ministre délégué au Commerce extérieur français, Mme Christine Lagarde. Quant à l'éventuelle visite du ministre de l'Economie et des Finances, M.Caffarelli, dira n'avoir aucune information sur la date de celle-ci. Notons également l'arrivée hier à Alger, de M.Michel Vauselle, président de la région PACA, accompagné d'une importante délégation économique. Un forum d'affaires a eu lieu, à l'occasion, entre les opérateurs algériens et français au siège de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci). Le but étant, selon M.Caffarelli, d'inciter les entreprises françaises à venir investir en Algérie.