Les bonnes nouvelles s'accumulent et, de plus en plus, les bourses de l'Algérie s'alourdissent. Après l'accord signé par l'Algérie pour le remboursement par anticipation de sa dette extérieure, voilà que les réserves de change enregistrent un nouveau record. En l'espace d'un mois, les réserves de change ont fait un bond de 2 milliards de dollars. Alors que ce montant était de 62 milliards de dollars à la fin de mars dernier, il a atteint, à la fin du mois d'avril passé, le chiffre record de 64 milliards de dollars. Un chiffre avancé, hier, par le ministre des Finances, Mourad Medelci, en marge d'une réunion économique algéro-française. Le grand argentier du pays a rappelé que le niveau des réserves de change était de 56,18 milliards de dollars à la clôture de l'exercice 2005. Ce record est réalisé grâce notamment à la flambée des prix du pétrole qui dépassent actuellement les 70 dollars le baril. Cette conjoncture constitue pour l'Algérie une aubaine de plus, pour remplir les caisses, d'autant que la dette extérieure devrait être ramenée à la fin de l'année à 5 milliards de dollars tandis que les réserves de change devraient atteindre en 2010, selon les estimations du FMI, les 130 milliards de dollars. Ces réserves de change, équivalant à plus de trois années d'importations, serviront, selon les dernières déclarations du ministre des Finances devant l'APN, à constituer un «matelas de devises» en vue d'assurer la sécurité financière du pays contre les effets d'un choc extérieur tel qu'une brusque chute des cours du pétrole, une hausse inattendue des prix des biens et des services importés ou encore un tarissement des liquidités sur les marchés financiers mondiaux. Même si au vu de l'évolution internationale, une telle situation est loin de se produire dans l'immédiat. De ce fait, cette embellie financière devrait permettre à l'Etat d'achever, dans les délais, le programme de soutien à la relance économique. Néanmoins, cette embellie financière, dans laquelle baigne notre pays n'aura de répercussions positives que si elle est utilisée à bon escient. Or l'utilisation à bon escient des fonds publics doit rester le principe majeur sur lequel se basent les pouvoirs publics pour faire de cette manne une garantie pour la relance économique. Bien que la prochaine loi des finances complémentaire est élaborée, selon certaines sources, sur la base de 19 dollars le prix du baril de pétrole, il n'en demeure pas moins que cette embellie financière devrait au moins profiter aux travailleurs qui ne cessent de demander une augmentation des salaires, au demeurant légitime, au vu du pouvoir d'achat qui ne cesse d'en prendre un sacré coup.