Le chef de l'Etat est l'artisan de ce succès en matière de réduction de la dette, souligne le grand argentier du pays. Le ministre des Finances, sur les ondes de la radio Chaîne III, annonce que l'Algérie remboursera par anticipation, cette année, l'équivalent de 12 milliards de dollars de sa dette. Le processus, rappelle le ministre, a été déjà enclenché avec le remboursement de plus de 3 milliards en direction des institutions multinationales, le FMI, la Banque européenne d'investissement, la Banque africaine de développement… M. Mourad Medelci souligne que “d'ici l'été, l'Algérie aura remboursé la totalité de la dette contractée auprès des institutions multilatérales”. Le remboursement de la dette par anticipation, explique le ministre des Finances, faisait partie des priorités du gouvernement. L'Algérie, ayant une dette importante, les objectifs assignés au gouvernement étaient précisément de la réduire. Depuis quelques mois, souligne le ministre, une réduction remarquable a été enregistrée. Le processus, indique-t-il, a démarré en 2004, il s'est accéléré en 2005. Mais, c'est en 2006 que des réductions les plus importantes ont été enregistrées. L'accord signé avec le Club de Paris pour le remboursement par anticipation de l'équivalent de 8 milliards de dollars constitue le plus gros de la dette à rembourser par anticipation. Entre les institutions internationales et l'accord signé avec le Club de Paris, “nous avoisinons les 12 milliards de dollars à rembourser en 2006”, précise M. Mourad Medelci. L'arrangement avec le Club de Paris se traduira par des accords bilatéraux, avec chaque pays créancier. La France a été le premier pays à signer l'accord bilatéral prévoyant le remboursement, dans sa totalité d'environ 1,6 milliard de dollars, le 31 mai prochain. “C'est le premier accord d'application de l'accord du Club de Paris. D'autres accords vont suivre avec d'autres pays”, précise M. Mourad Medelci. Le ministre explique que “l'Algérie a une position extrêmement claire. Les réserves de change sont utilisées à désengager l'Algérie de sa dette, qui sur le plan financier, coûte de l'argent”. Le fait de la rembourser par anticipation permet à notre pays de faire des économies. “Si nous ne l'avions pas fait, l'Algérie aurait payé les 8 milliards de dollars sur une période s'écoulant jusqu'à 2011. Chaque année l'Algérie paiera en plus du principal, des intérêts et un ensemble des charges financières”, affirme le ministre. Le gain dépasse un milliard de dollars. Le ministre des Finances annonce que la prochaine étape sera le Club de Londres. Le remboursement de cette dette, estimée à un peu moins d'un milliard de dollars, interviendra en septembre prochain. Il ne lui restera qu'environ 4 milliards de dollars environ de dettes commerciales à court terme que l'Algérie prévoit de régler à leurs échéances. Mais au-delà du processus du remboursement de la dette, qui, faut-il peut être le souligner, est à saluer, l'Algérie n'emprunte plus rien. “Notre pays ne se contente pas de rembourser la dette, il ne s'endette pas. Nous ne réalimentons plus le flux de l'endettement”, souligne le ministre des Finances. Le programme de soutien à la croissance, doté d'une enveloppe globale de 100 milliards de dollars, “sera financé par les réserves de change, du moins pour la partie en devises, qui sont aujourd'hui suffisantes pour éviter à l'Algérie de s'endetter de nouveau”, affirme M. Medelci. Le ministre des Finances explique que le remboursement de la dette a été possible grâce à l'embellie financière que connaît le pays. Mais, précise-t il, il y a derrière “la détermination politique, celle du président de la République d'aller vers cet objectif”. “C'est le président de la République qui a porté personnellement cet objectif depuis plusieurs années. Nous n'avons fait qu'exécuté d'une manière attentive cette politique. Nous avons travaillé sous sa supervision quasi-permanente”, souligne le ministre des Finances. Le grand argentier du pays affirme que l'amélioration de la position financière de l'Algérie est un indicateur fort de la classification de notre pays. Forte d'une position financière sans précédent, la communauté internationale, particulièrement les membres du Club de Paris, voit avec un œil nouveau la relation avec l'Algérie et, envisage des perspectives de coopération d'une manière nouvelle. “Des pays ont accepté de renoncer à une partie du profit qu'engendre le placement de leur argent”, explique le ministre qui annonce que le ministre M. Breton sera son invité “en juillet prochain en Algérie, pour continuer à travailler sur le développement de l'investissement”. Meziane rabhi