2022 commence sur un scénario idéal. L'Algérie dont l'économie demeure encore dépendante du secteur pétro-gazier peut espérer des revenus substantiels à condition que le baril demeure sur cette même dynamique de début d'année. Ce qui doit lui permettre de réduire son déficit de façon significative, le déficit de sa balance commerciale, voire même de réaliser un excédent derrière elle,surtout depuis le premier trimestre 2015 où elle avait atteint le niveau record de - 10,72 milliards de dollars. Les premières statistiques attestent que cela en prend le chemin. L'objectif sera vraisemblablement atteint. Le déficit de la balance commerciale est passé de 10,504 milliards de dollars à fin septembre 2020 à 1,571 milliard de dollars à fin septembre 2021, avait fait savoir le 21 décembre 2021 le gouverneur de la Banque d'Algérie lors d'une rencontre entre la Banque centrale et les banques et établissements financiers. Une performance qui est à mettre sur le compte des cours de l'or noir qui se sont carrément envolés par rapport à l'année 2020. «Au cours des neuf premiers mois de 2021, le prix moyen du pétrole a enregistré une hausse de 66,6% passant de 41,365 dollars/baril, au cours de la même période de l'année écoulée, à 68,917 dollars/baril. (...) par conséquent, la valeur totale des exportations des hydrocarbures a enregistré une forte hausse de 57,3%», avait indiqué Rosthom Fadli. Parmi les conséquences favorables notoires de cette fabuleuse embellie des prix de l'or noir sur la situation financière du pays, il faut noter celui de la préservation des réserves de change. Elles ont atteint 44,724 milliards de dollars à fin septembre 2021alors que bon nombre d'experts avaient annoncé leur inévitable extinction. Le déficit du solde du compte courant a lui aussi connu une nette amélioration. Il a reculé de 8,948 milliards de dollars. Il est passé de 14,491 milliards de dollars à fin septembre 2020 à 5,543 milliards de dollars à la même échéance en 2021. Ces performances macroéconomiques enregistrées dans un contexte de crise sanitaire difficile sont d'autant plus remarquables sachant les effets pervers de la pandémie de Covid-19 sur l'économie nationale. En faisant de 2022 une année économique, le pays aura plus que jamais besoin de revenus pétro-gaziers élevés. Le vent semble souffler dans le bon sens. Les prix du Brent, référence du pétrole algérien, ont terminé la semaine achevée le 7 janvier à plus de 81 dollars même s'ils n'ont pu finir sur une cinquième séance de hausse consécutive. Le baril de la mer du Nord pour livraison en mars, contrat le plus échangé à Londres, a abandonné 0,29% pour clôturer à 81,75 dollars. Ce niveau des prix du pétrole représente plus de 31 dollars de plus que celui qui a servi de calcul à la loi de finances du pays, confectionnée sur la base d'un baril à 45 dollars. À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en février a cédé pour sa part 0,70% pour clôturer à 78,90 dollars. Une baisse de régime qui serait due à la publication d'un rapport mitigé sur l'emploi aux Etats-Unis. Il faut, cependant, souligner que l'or noir avait enchaîné quatre séances de hausse d'affilée en ce début d'année 2022. «Si vous regardez l'ensemble de la semaine, ça reste impressionnant», a indiqué l'analyste Phil Flynn, du courtier Price Futures. Il faut souligner que les cours de l'or noir ont été fortement soutenus durant la semaine par la crise au Kazakhstan. Ce pays membre de l'Opep+ produit entre 1,6 et 1,8 million de barils par jour. Une menace supplémentaire pour un marché déjà préoccupé par une offre jugée insuffisante. L'offre insuffisante, des stocks faibles et un manque d'investissement devraient pousser les prix encore plus haut, a estimé Martijn Rats, analyste de Morgan Stanley, qui les voit toucher 90 dollars au troisième trimestre. Du «sur-mesure» pour l'Algérie.