Les médecins tirent la sonnette d'alarme, les citoyens ne savent plus à quel saint se vouer! On est véritablement dans le «dur» de la 4e vague de Covid-19. En effet, les infections au coronavirus connaissent une augmentation exponentielle, ces dernières semaines. Une moyenne de 534 cas a été enregistrée durant les sept derniers jours. Ce qui représente 35% du pic des infections! Au niveau des établissements hospitaliers, la pression est de plus en plus intenable. Le nombre de consultations pour suspicion de Covid-19 a explosé, ce qui s'est logiquement répercuté sur le nombre des hospitalisations! Les services dédiés à la prise en charge des malades atteints par ce virus sont quasiment saturés, notamment au niveau de la capitale. Les malades et leurs proches doivent faire le parcours du combattant pour espérer trouver un lit d'hospitalisation. C'est le cas de cette jeune maman de 45 ans qui a connu une grosse dé saturation en oxygène, ce qui l'a contrainte d'être mise en oxygénothérapie. «Depuis jeudi dernier, on a fait plusieurs hôpitaux d'Alger, entre Zemirli, Kouba... Rien. Ils ont refusé son hospitalisation, sous prétexte que les services étaient saturés», font savoir ses proches. Ces derniers ont tenté de la maintenir en vie grâce à un concentrateur d'oxygène, loué rubis sur l'ongle. Ce n'était pas suffisant, son état nécessitait une prise en charge en RéA. Elle est décédée, hier matin, laissant derrière elle des enfants en bas-âge. Bien évidemment la défunte n'était pas vaccinée. Comme d'ailleurs la majorité des personnes qui se retrouvent dans les services de réanimation! Et ils sont de plus nombreux à nécessiter des soins intensifs pour espérer rester en vie! «Depuis le début de la pandémie, nos services sont sous-pression. Depuis une quinzaine de jours, les places sont de plus en plus chères», indique un médecin anesthésiste et réanimateur au niveau d'un grand CHU d'Alger. «Il y a une rotation qui se fait. Dès qu'une place se libère, elle est de suite occupée par un autre patient nécessitant des soins intensifs», souligne-t-il, non sans avouer qu'il n'y a pas de places pour tout le monde. «Avec cette nouvelle vague, on est souvent confronté à un choix cornélien, celui de ''qui doit vivre ou mourir''», avoue-t-il. «Vu le fait que les lits de réanimation sont restreints, on est obligé de donner la priorité à la personne qui a le plus de chance de survivre, laissant l'autre attendre son heure...», explique-t-il, les larmes aux yeux. Il rapporte une triste anecdote de l'un de ses collègues chirurgiens dans le même hôpital qui n'a pas réussi à sauver son père, faute de places. «On a contacté tous nos collègues pour espérer lui en trouver rapidement en RéA, sans succès. Il est décédé dans d'atroces souffrances», ajoute-t-il avec beaucoup d'inquiétude. Pour lui, comme la majorité de ses collègues, on frôle la catastrophe. «On va droit dans le mur, mais les citoyens et les autorités sanitaires semblent faire preuve d'un déni», estime une jeune médecin au niveau de l'hôpital Mustapha Pacha d'Alger. «Les Algériens continuent à faire preuve d'un grand relâchement pendant que les autorités n'ont pris aucune mesure pour freiner cette inconscience collective», atteste-t-elle avec une grande colère. Les prochains jours seront très très difficiles. Les cas vont exploser. On risque d'assister à de tristes records des contaminations, avec la propagation des variants Delta ainsi que Omicron. Ce dernier semble se propager de plus en plus vite à travers les quatre coins du pays. Les chiffres officiels sont loin de refléter la réalité des contaminations. «Ils prennent en compte les hospitalisations, ou les «pistonnés» qui ont droit à une PCR à l'hôpital», soutiennent les professionnels de la santé. Les contaminations quotidiennes sont beaucoup plus importantes. Il suffit de faire un tour dans un laboratoire d'analyses privé pour le constater. Depuis quelques jours, chacun de ces centres dépiste en moyenne une centaine de cas par jour! «60% sont positifs», affirment unanimement les gérants de ces «labos». On est donc face à une situation qui nous rappelle amèrement celle du mois de juin dernier, lors de la 3e vague. Surtout que les pénuries de médicaments commencent à se faire sentir à travers des tensions sur le Lovenox et le Paracétamol. La digue vaccinale étant encore trop faible, ce tsunami risque de tout emporter sur son passage. Attention, l'heure est grave!