Le Sommet arabe d'Alger coïncidera avec une date-repaire à forte «symbolique nationale historique» avec une «dimension arabe» avérée. Le ministre des Affaires étrangères a fait cette révélation, hier, devant les ambassadeurs arabes, qu'il a réunis au siège de son département ministériel. Ramtane Lamamra a, par la même occasion, démenti les allégations colportées par des médias étrangers sur un prétendu report du Sommet, arguant que «la date de sa tenue n'a pas été fixée ni aucune décision prise la concernant». Le chef de la diplomatie algérienne a tenu à rappeler, à ce propos que «conformément aux mesures en vigueur dans le cadre du système arabe», le rendez-vous précis du Sommet est du ressort du Conseil des ministres arabes des Affaires étrangères. C'est cette instance de la Ligue arabe qui arrêtera le jour et le mois de la réunion des chefs d'Etat arabes. Les ministres se réuniront en mars prochain. Ils auront pour mission le parachèvement du «processus préparatoire dans la forme et dans le fond, découlant ainsi sur la réalisation des conclusions d'une politique confortant la crédibilité et l'efficacité de l'action arabe commune». Il est clair que l'Algérie aura son mot à dire et le président Tebboune «compte proposer une date alliant la symbolique nationale historique et la dimension arabe, une date qui consacre les valeurs de la lutte commune et de la solidarité arabe», a indiqué Ramtane Lamamra. Les observateurs cochent une date susceptible de réunir les conditions symboliques. Il s'agit du 5 Juillet, jour de l'indépendance de l'Algérie. Faut-il rappeler que la totalité des pays arabes avaient soutenu la lutte des Algériens pour leur indépendance. S'il existe un événement historique qui rassemble les Algériens et les Arabes, c'est bien la récupération par l'Algérie de sa souveraineté. L'événement avait été salué de l'océan Atlantique à la mer Rouge. Il n'existe objectivement pas meilleure date pour symboliser la volonté de réunifier les rangs arabes. Et c'est la pleine volonté du président de la République, dont le ministre des Affaires étrangères a réitéré l'engagement «à poursuivre la concertation et la coordination avec ses frères, dirigeants des pays arabes et les responsables du secrétariat général de la Ligue arabe». Une détermination de rapprocher les points de vue et pas les imposer. L'Algérie est dans une démarche de dialogue. Ramtane Lamamra plaide ainsi en faveur de la détermination de Abdelmadjid Tebboune de poursuivre les «contacts directs et périodiques avec nombre de ses homologues arabes, ainsi que ceux de son envoyé personnel». Le principal objectif recherché par Alger n'est rien d'autre que la réussite du Sommet non pas pour en faire un trophée, mais pour envisager une démarche unitaire de tous les pays arabes. L'ambition est légitime et l'Algérie l'estime réalisable, malgré un climat arabe pas très favorable. Lamamra défend, pour ce faire, le principe du consensus «sur les principales questions qui seront soulevées lors du prochain Sommet arabe, y compris la fixation d'une date propice pour sa tenue». C'est dire que tout est discutable, même si sur le fond il n'est pas question de tergiverser sur les principes fondateurs de la Ligue arabe. Aussi, l'Algérie est déterminée à ne pas rééditer les scènes de division apparues au Sommet de Nouakchott, en juillet 2016.