Une commission a été mise en place pour élaborer un projet de charte et d'agenda de la transition au Burkina Faso, où une junte militaire a pris le pouvoir le 24 janvier, indique un décret présidentiel. «Il est créé une commission technique d'élaboration de projet de textes et de l'agenda de la transition», informe un décret signé par le chef de l'Etat, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, et rendu public samedi. Cette commission, composée de 15 membres, dont des juristes, des sociologues, des économistes et des officiers, va notamment, «élaborer un projet de charte et d'agenda assorti d'une proposition de durée de la transition et des modalités de mise en oeuvre» dans un «délai de deux semaines», précise le décret. Les membres de la commission qui est «indépendante et à l'abri des pressions et manoeuvres contraires à l'intérêt général» travaillent à «titre bénévole» et exercent leur mission dans «un esprit patriotique et un dévouement absolu à la nation», poursuit-il. La commission devra toutefois procéder à une «consultation des forces vives», et un «recours à l'histoire nationale et aux expériences d'ailleurs tout en privilégiant l'innovation et l'imagination créatrice», avance aussi le décret. Le 24 janvier, au lendemain d'une mutinerie qui avait touché plusieurs casernes du pays, le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), présidé par le lieutenant-colonel Damiba, a déposé l'ex-président Roch Marc Christian Kaboré, après l'avoir arrêté puis placé en résidence surveillée dans une villa de Ouagadougou. Jeudi, la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), réunie en sommet extraordinaire au Ghana, avait décidé de ne pas imposer de nouvelles sanctions contre le Burkina Faso - suspendu de l'organisation le 28 janvier en raison du coup d'Etat -, mais avait demandé aux nouvelles autorités burkinabè de présenter un calendrier «raisonnable pour le retour à l'ordre constitutionnel». La junte avait, dans un communiqué publié vendredi, dit «prendre note de l'invitation» des états ouest-africains.