Il devait être écrit quelque part que l'USM Alger se qualifierait en ce chaud jeudi de juin pour sa 14e finale de Coupe d'Algérie. Cela fait bien longtemps qu'entre cette équipe et la seconde épreuve des compétitions algériennes de football des relations intimes se sont tissées. L'USMA en finale de Coupe d'Algérie c'est vraiment devenu une banalité. Sur les neuf dernières années, elle est parvenue cinq fois au stade ultime de l'épreuve et elle s'est imposée en autant de fois. Pour la dixième année, elle est de nouveau en finale et elle espère bien poursuivre sa tradition victorieuse. Seulement, jeudi prochain face, au Mouloudia d'Alger, il lui faudra développer un tout autre jeu que celui qu'elle nous a montré face à la JSK en demi-finale si elle veut ajouter un autre trophée à son palmarès. Cela fait des années que le football algérien est tombé dans un gouffre duquel il n'en est jamais sorti. Et il ne réussira pas à le faire si ses équipes continuent à jouer comme l'ont fait la JSK et l'USMA jeudi dernier à Blida. On va certainement inventer des excuses du genre qu'il faisait chaud, que le terrain n'était pas bon ou que les joueurs étaient au bout du rouleau. Si Jean-Yves Chay et Mustapha Biskri sortent ces prétextes, ils ne feront que s'imprégner de la médiocrité ambiante du football algérien. La vérité est que la JSK et l'USMA sont toutes deux passées à côté de leur sujet pour nous fournir un spectacle d'une pitoyable qualité. Chay et Biskri n'ont pas le droit de chercher à excuser les acteurs de ce triste match qui a été la négation du football, un de ces matches qui ne font pas honneur à ce sport, non pas pour une quelconque scène de violence mais tout simplement parce que ses joueurs ont démontré qu'ils étaient «bourrés» de défauts et traînent une énorme carence en matière de football de base qui leur fait commettre des erreurs dignes d'un minime ou d'un benjamin. Dans l'histoire, l'USMA en est sortie à son avantage mais au terme d'un jeu qui ressemble à la roulette russe, celui de la série de tirs au but. Comme quoi si l'USMA s'est qualifiée ce n'est pas parce qu'elle a été moins mauvaise (aucun des deux n'a été bon) mais parce que dans la série en question, il s'est trouvé trois joueurs de la JSK qui ne savent pas comment on tire les penalties au grand bonheur d'un Zemmamouche le gardien de but de l'USMA qui les a tous les trois arrêtés. Zemmamouche qui est, bien sûr, devenu le héros de l'équipe des Rouge et Noir lui qui n'a pratiquement rien eu à faire durant les 120 minutes de jeu tout comme, d'ailleurs, son collègue de la JSK, Lounes Gaouaoui montrant en cela que le football offensif imaginatif, plein d'inspiration et efficace n'a pas eu sa raison d'être à Blida. Et dire que nous avions sur le terrain ce qui se fait de mieux dans notre football, les deux meilleures équipes du pays de ces dernières années, celles qui possèdent une pléiade d'internationaux. Dommage pour ce sport, il n'a pas eu le support publicitaire qu'il aurait mérité à l'occasion de cette demi-finale. Et l'USMA n'a même pas su profiter durant le temps réglementaire du fait que son adversaire s'est retrouvé à dix éléments suite à l'exclusion pour cumul de cartons de Hamlaoui à la 65'. Malgré une supériorité numérique l'équipe algéroise n‘a pas varié d'un iota sa stratégie et s'est confinée dans un jeu sans âme. Idem pour la JSK dont on a eu l'impression qu'elle jouait sans ligne d'attaque tellement elle n'a jamais pesé sur la défense de son vis-à-vis. La seule absence d'un Yacef ne saurait expliquer un tel ratage. Et un ratage général au point où en 120 minutes de jeu il n'y a pas eu une seule occasion de but de chaque côté. Baissons le rideau et oublions ce jeudi 8 juin qui nous a valu de suivre l'une des plus pauvres demi-finales de l'histoire de la Coupe d'Algérie.