Le mois de Ramadhan est à nos portes et le père de famille commence déjà à stresser tout autant que la ménagère qui ne sait plus quels autres produits retrancher de sa liste de courses, déjà très allégée. La flambée des prix est telle qu'il n'est plus possible de se permettre même de s'approvisionner en produits de base. Ni l'huile ni les pâtes, encore moins les légumes secs ou la pomme de terre, rien n'est abordable. Pas besoin d'évoquer les oeufs, le fromage, la viande ou les fruits. Les salaires et malgré les dernières hausses enregistrées, ne suivent pas la hausse des prix. Il y a urgence à agir, face à la dégringolade rapide du niveau de vie. Le président de l'association de protection et d'orientation du consommateur et son environnement (Apoce), Mustapha Zebdi qui a déjà alerté à plusieurs reprises sur cette situation mettant à rude épreuve le pouvoir d'achat des Algériens, s'est encore une fois exprimé, hier, pour présenter trois solutions à même d'aider à améliorer le pouvoir d'achat des familles algériennes. Il s'agit, en premier, comme le souligne Zebdi dans une déclaration à un journal électronique, de la nécessité absolue à accorder un soutien direct aux citoyens. Une solution déjà préconisé par l'Etat qui a annoncé la fin des subventions généralisées pour les remplacer par des subventions ciblées. Mais cela ne sera opéré qu'une fois les mécanismes garantissant l'accès à une compensation monétaire mis en place. Mais en attendant et malgré les subventions généralisées, la situation est intenable. L'autre proposition faite par le président de l'Apoce est une lutte acharnée contre la cupidité des commerçants et les spéculateurs. Zebdi a, en troisième et dernier point, suggéré de fixer une liste de prix de référence pour les produits de base jusqu'à l'élaboration de la loi relative aux marges bénéficiaires applicables aux produits de consommation. Cela va permettre d'améliorer le pouvoir d'achat en prévision du mois de Ramadhan, a assuré Zebdi. Ce dernier s'est exprimé également sur la récente baisse des prix des pâtes. Le président de l'Apoce a expliqué cette baisse par le retour à l'ancien système. Il a rappelé que les moulins étaient approvisionnés en blé enrichi et qu'il avait été décidé de différencier la farine destinée à la consommation familiale de celle destinée aux boulangers. «L'adoption à nouveau de cette décision, qui différencie la consommation directe de l'industrie manufacturière, a entraîné une baisse des prix des pâtes.». Mustapha Zebdi a tenu à rappeler que cette baisse est uniquement liée aux pâtes, notant que le problème persiste dans une grande partie des produits et doit absolument être résolu, d'autant plus que le mois de Ramadhan est à nos portes. Sinon que va manger le citoyen? La chorba sera sans viande et peut-être même sans tomate. Quant au second plat, traditionnellement cuisiné pour ce mois de jeûne, il était principalement constitué de pomme de terre en raison de son prix abordable. Aujourd'hui, cédé à 110 DA le kilo, les familles algériennes n'arrivent plus à se permettre de l'acheter. Faut-il alors se suffire des pâtes, puisque il s'agit là du seul produit qui a baissé?