Les négociateurs russes et ukrainiens se sont retrouvés jeudi à la frontière entre la Pologne et le Bélarus pour une deuxième tentative de pourparlers, lors de laquelle Kiev espérait obtenir une trêve. «Malheureusement, il n'y a pas encore les résultats escomptés pour l'Ukraine. Il n'y a qu'une solution pour organiser des couloirs humanitaires» pour l'évacuation des civils, a écrit sur Twitter Mikhaïlo Podoliak, un membre de la délégation ukrainienne. Plus d'un million de réfugiés ont déjà fui l'Ukraine, selon l'ONU. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a multiplié, ces derniers jours, les appels à l'aide en direction des Etats-Unis et de l'Union européenne, a de nouveau mis le maître du Kremlin au défi de le rencontrer. «Je dois parler à Poutine (...) car c'est le seul moyen d'arrêter cette guerre», a-t-il lancé. Il a encore exhorté les pays occidentaux à accroître leur soutien, à «fermer le ciel» ukrainien aux avions russes, et il les a mis en garde: «Si nous disparaissons, que Dieu nous protège, ensuite ce sera la Lettonie, la Lituanie, l'Estonie etc... Jusqu'au mur de Berlin, croyez-moi.». L'armée russe semble avoir encore renforcé sa puissance de feu pour accélérer la prise de villes stratégiques. Elle a pris jeudi à l'aube le contrôle de Kherson, métropole de 290.000 habitants proche de la péninsule de Crimée, après de violents bombardements. Le chef de l'administration régionale de Kherson, Guennadi Lagouta, a appelé sur Telegram les habitants à rester chez eux. «Les occupants sont dans tous les quartiers de la ville et très dangereux», a-t-il déclaré en guise d'avertissement. Plus à l'est, à Marioupol, le maire a accusé la Russie de vouloir assiéger la ville. Ce grand port ukrainien de la mer d'Azov, site clé pour la progression des forces russes, «résiste» pour l'instant, selon l'armée ukrainienne. Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken est arrivé dans la nuit de jeudi à Bruxelles pour des entretiens qui se sont déroulés hier avec des responsables de l'Otan et de l'UE, après quoi il est prévu selon le département d'Etat qu'il se rende en Pologne, dans les trois pays baltes et en Moldavie. Cette dernière, assurant craindre d'être la prochaine cible de Moscou, a annoncé jeudi avoir déposé officiellement sa candidature à l'entrée dans l'Union européenne, tout comme la Géorgie, suivant l'exemple de l'Ukraine.