Il a révélé que les fonds transférés par les expatriés s'élevaient à 1,4 milliard de dollars en 2004. Avec le retour de la paix, les émigrés reviennent aussi. Selon un expert algérien spécialisé dans les questions des flux migratoires, entre 5000 et 6000 émigrés algériens retournent au pays chaque année et ce depuis l'année 2000. «Entre 1987 et 1998, quelque 2000 émigrés algériens revenaient définitivement chaque année en Algérie et la tendance s'est accélérée depuis l'année 2000, se situant actuellement entre 5000 et 6000», a affirmé Mohamed Saïb Musette, maître de recherche au Centre national de recherche en économie appliquée au développement (Cread), lors d'un atelier sur les relations algéro-européennes, organisé à la salle de conférence de l'APS. S'exprimant dans une conférence ayant pour thème «Algérie-Europe: la gestion migratoire à double voie», le chercheur a regretté que des données pareilles ne soient pas bien exploitées en Algérie pour montrer au monde la bonne santé du pays et surtout briser des mythes ancrés chez les personnes de l'autre rive de la Méditerranée. Ces chiffres «brisent de faux mythes bien établis dans les esprits, dont celui de dire que les émigrés algériens partent pour ne jamais revenir», a souligné M.Musette. Le retour des émigrés algériens «s'organise et s'intensifie, il suffit de le montrer pour modifier l'image de la migration algérienne», a-t-il ajouté regrettant également que «la directive européenne sur le risque algérien dans l'espace Schengen est encore en vigueur et ce malgré cette stabilité politique retrouvée!». Pour cet expert algérien, le phénomène de migration est un problème mondial et ne se pose pas uniquement pour l'Algérie. «La solution à ce problème est globale», a-t-il dit lors de cette rencontre organisée par le Réseau intermaghrébin économie et société (Rimes). La question de la migration est inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée générale des Nations unies prévue en septembre prochain. Dans le sillage du retour des émigrées algériens, citant une étude de la Banque européenne d'investissement (BEI), le conférencier a révélé que les fonds transférés par les expatriés algériens vers leurs familles en Algérie s'élevaient à 1,4 milliard de dollars en 2004. L'expert algérien n'a pas de doutes. Chiffres à l'appui, il affirme que «de plus en plus d'étrangers viennent s'installer en Algérie, attirés par les opportunités offertes par le marché national et le retour de la paix». Pour illustrer ses propos, il cite l'exemple du nombre de Français en Algérie dont des binationaux «qui était de 8000 en 2000, a été presque multiplié par quatre en 2004 pour atteindre environ les 30.000». Les indices sont encourageants mais encore faut-il savoir les exploiter pour notamment la promotion de l'image de l'Algérie à l'étranger. Le conférencier a bien souligné cette «défaillance».