L'heure a sonné pour l'application des réformes de la commission Benzaghou. Le Chef du gouvernement, M.Ali Benflis, a affirmé, mardi, que la réforme du système éducatif sera menée à son terme avec l'objectif de faire de l'école algérienne un lieu «d'épanouissement» de la personnalité algérienne «dans toutes ses composantes». L'acquisition du savoir est ouvert sur le monde. Ce chantier, «déjà ouvert», sera mené «sans temporisation ni improvisation», a-t-il précisé devant les participants au séminaire national sur le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), au Palais des nations au Club des Pins ; une façon de répondre au secrétaire général du ministère de l'Education qui a déclaré, l'été dernier, qu'«un tel chantier ne peut être entamé de façon précipitée». Tout en affirmant que «les recommandations de la commission doivent faire l'objet d'une étude approfondie à différents niveaux de responsabilité avant d'être appliquées sur le terrain». Le rapport de la Cnrse parrainée par le célèbre scientifique et mathématicien Benzaghou est parvenu au niveau du ministère de l'Education nationale au courant de l'été 2001. Avec cette déclaration du chef de l'Exécutif qui s'inscrit dans un contexte spatio-temporel éminemment significatif, en l'occurrence le séminaire sur le NEPAD: l'application des recommandations de la commission Benzaghou ne souffrira désormais plus de l'opacité du secret. Les questions liées à l'éducation ont suscité l'intérêt des participants à l'atelier «Ressources humaines». L'initiative du NEPAD faisant de ce volet un des axes majeurs de toute stratégie de développement dans le continent. Présidé par le ministre de la Formation professionnelle, M.Karim Younès, cet atelier a été marqué par un grand nombre de suggestions sur la formation et les vecteurs en charge de cette vocation au rang desquels l'école. «Vous avez clairement fait ressortir la nécessité de faire de l'école un lieu d'épanouissement de notre personnalité algérienne dans toutes ses composantes, de préparation aux activités citoyennes, d'éveil de l'esprit scientifique et d'ouverture sur le monde», a relevé M.Ali Benflis à la lumière des conclusions de ce panel. Insistant sur la poursuite du chantier de la réforme du système éducatif, le Chef du gouvernement a assuré que ce travail sera mené avec pertinence en ne lésinant sur aucun aspect. Le chantier traitera «de manière méthodique» les différents volets de la réforme du système éducatif: cela va de la formation au traitement de l'environnement socio-économique dans lequel s'inscrit l'école en passant par le perfectionnement, la «rénovation» des outils pédagogiques et des programmes d'enseignement, l'accès à l'outil informatique, l'«encouragement» des disciplines scientifiques et techniques et la «valorisation de notre patrimoine linguistique, historique et culturel». A l'heure où les pays africains plaident pour un partenariat d'un type nouveau et où les pays les plus industrialisés de la planète (G8) appuient cette démarche, l'Ecole algérienne est, plus que jamais, appelée à rattraper un retard considérable qu'elle a accusé à son corps défendant. Mais pour cela elle doit changer la vieille logique et opter pour le pragmatisme. En ce troisième millénaire et au temps de l'autoroute par fibres optiques la prochaine génération aura à relever le défi du savoir, corollaire du développement.