«Nous avons étudié, cela fait une année, l'actuelle Constitution, et nous nous somme attelés, nous aussi, à élaborer notre propre mouture», a noté d'emblée le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), M.Boudjerra Soltani, en marge d'un colloque international organisé au Hilton, à l'occasion de la célébration du 3e anniversaire de la mort de cheikh Mahfoudh Nahnah. Selon Soltani, le MSP a ses propres propositions dans le sens de l'enrichissement de la Constitution, se refusant, toutefois, de s'étaler sur les détails de ces dernières. Il a réitéré la position de son parti vis-à-vis de la proposition du FLN dans ce sens. «Nous ne sommes pas contraints d'accepter les propositions d'autres partis. Il y a le dialogue et la concertation qui peuvent aboutir à des solutions communes», a-t-il déclaré en sous-entendant que le MSP n'acceptera pas une Constitution FLN, mais qu'il est pour une Constitution de l'Algérie. Pour l'instant, a-t-il tenu à dire, le parti n'a reçu aucun document sur la proposition du FLN. Le chef du MSP a précisé qu'il est plutôt pour «l'enrichissement» de la Constitution et non pour sa simple révision, en insistant sur la préservation des quatre premiers articles. Pour lui, la Constitution doit permettre plus de libertés, un plus grand rôle dans la société civile et une séparation précise des pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire). Quant à la révision du mandat présidentiel, que prend en charge l'article 74 de la Constitution, Soltani refusera qu'on focalise sur cette disposition. Sur l'Alliance présidentielle, le président du MSP insistera sur le fait que la préservation de celle-ci évitera de grands dérapages. Force est de constater que les choses ont bien changé ces derniers temps au sein de l'Alliance présidentielle. Une tension règne entre les trois partis, surtout après le changement effectué à la tête du gouvernement. Certains parlent même d'un retrait du RND. D'autres parlent d'une Alliance bilatérale entre le MSP et le RND. D'ailleurs, Boudjerra Soltani a affirmé avoir rencontré dernièrement le chef du RND, Ahmed Ouyahia. «Je me suis entretenu avec Ouyahia dernièrement et nous avons discuté des dernières évolutions de la situation politique et de sujets d'actualité de très grande importance». Pour ce qui est des prochaines élections législatives, Soltani n'a pas écarté l'idée d'une éventuelle alliance bilatérale dans les listes électorales. Soltani a déclaré à maintes reprises qu'il ne veut pas que les prochaines élections soient au bénéfice d'une partie ou d'une autre, affirmant que si c'est le cas, il exigera un gouvernement technocrate. D'ailleurs, il avait indiqué qu'il n'était «ni contre la personne d'Ouyahia ni celle de Belkhadem», mais souhaite seulement que les prochaines élections soient organisées de manière «honnête et transparente». Notons que le colloque de trois jours sous le thème «Perspectives de renouveau au 21e siècle» a connu la présence de plusieurs personnalités politiques et scientifiques du monde arabe ainsi que des représentants des partis de l'Alliance.