La guerre en Ukraine a touché de plein fouet le marché de l'or noir. Les prix atteignent des sommets puis déclinent tout en affichant, cependant, un niveau élevé avant de reprendre leur marche en avant. C'était le cas,hier. Vers 10h30, heure algérienne, le baril de Brent de la mer du Nord, la référence du pétrole algérien, pour livraison en mai, prenait 1,90% à 112,32 dollars. Le baril de West Texas Intermediate américain pour livraison le même mois progressait de son côté de 2,15% à 106,48 dollars. Les cours de l'or noir s'affichaient en hausse portés par le conflit armé russo-ukrainien qui n'a pas baissé d'intensité. «Le marché tente d'évaluer le sérieux des pourparlers de paix entre la Russie et l'Ukraine», notait Victoria Scholar, analyste chez Interactive investor. «L'intention déclarée de la Russie de réduire ses opérations militaires en Ukraine et de se concentrer sur le contrôle des régions séparatistes dans l'est du pays ne s'est pas encore traduite par des mouvements de troupes à grande échelle», relevait quant à lui Stephen Innes, analyste chez SPI Asset Management tout en faisant remarquer que «le fait que le pétrole reste au-dessus de 110 dollars le baril montre le scepticisme du marché» qui sera aujourd'hui à l'écoute du sommet mensuel de l'Opep+. Dans quel état d'esprit sont les «23»? Il faut rappeler que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, emmenée par son chef de file l'Arabie saoudite, n'a pas répondu aux sollicitations des pays occidentaux, gros consommateurs d'or noir, pour doper sa production depuis le début de la guerre en Ukraine pour enrayer la flambée des prix. Ceux du Brent avaient frôlé les 140 dollars le 6 mars sur le marché asiatique. La position de Riyadh a-t-elle changé? Les prix du pétrole seraient plus volatiles si l'Opep+ n'existait pas, avait déclaré mardi le ministre saoudien de l'Energie, Abdulaziz ben Salmane. «Si l'Opep+ n'existait pas, nous ne pourrions pas avoir de stabilité sur le marché de l'énergie (...), la volatilité des prix serait encore pire», a tenu à souligner le prince saoudien lors du Sommet mondial des gouvernements à Dubaï, un forum sur la gouvernance mondiale, tout en défendant la «culture» apolitique de l'Opep. «Lorsqu'on entre dans la salle de réunion ou dans le bâtiment de l'Opep, on laisse nos opinions politiques à la porte», a-t-il indiqué. Une autre manière de réitérer son soutien à Moscou. L'Arabie saoudite, chef de file de l'Opep, avait confirmé son attachement à l'accord Opep+ avec la Russie, lors d'un entretien qui a eu lieu le 27 février entre le prince héritier Mohammed ben Salmane et le président français, Emmanuel Macron, a indiqué l'agence officielle Saudi Press Agency. Le prince héritier avait réaffirmé cet engagement entre les 13 membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole menés par l'Arabie saoudite et leurs 10 partenaires, guidés par la Russie, lors d'un entretien portant notamment sur la situation en Ukraine et l'impact de l'invasion par la Russie sur le marché de l'énergie, était-il spécifié. Le ministre de l'Energie des Emirats arabes unis, a pour sa part appelé les pays occidentaux à lui faire «confiance», plutôt que de lui lancer des injonctions.