Interrogé, hier, en marge d'une visite effectuée dans la wilaya de Tizi-Ouzou, le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, a mis le choses au clair au sujet du conflit opposant le directeur général de l'Agence nationale des barrages et transferts (Anbt) aux travailleurs de la même entreprise. Le ministre, sans vouloir aller dans les détails de l'affaire, explique qu'à l'origine du conflit existe le passage d'un modèle de gestion à une nouvelle organisation. Cette nouvelle organisation, selon Abdelmalek Sellal, répond à la nécessité de passer à un nouveau statut pour l'entreprise, lui permettant une meilleure gestion. Cette transition, à en croire le ministre, a été à l'origine du mécontentement des travailleurs. Faut-il rappeler en guise que le département des ressources en eau a opté pour la filialisation de l'Anbt, c'est-à-dire que l'Agence nationale des barrages et des transferts (Anbt) est en voie de modifier son statut type afin de devenir un Epic (Etablissement public à caractère industriel et commercial). Abdelmalek Sellal reconnaît qu'il existe encore des «frictions», mais qui ne peuvent être réglées «sans passer par le canal de la concertation et du dialogue». Les travailleurs de l'Anbt reprochent à leur chef «une pression sans précédent et sans motif», en référence aux accusations brandies par les fonctionnaires. Abdelmallek Sellal, questionné par L'Expression à ce propos, a indiqué qu'il a pris le dossier en main et a promis qu'il «prendra toutes les mesures nécessaires pour la bonne gestion et la viabilité de l'entreprise». Il semble aussi que le secrétaire général du ministère a rencontré une délégation des protestataires afin de tenter une réconciliation sans pour autant faire de vagues.Il faut dire que la gestion constitue désormais la «nouvelle bataille et la nouvelle vision» du ministère des Ressources en eau. Car, depuis des années, le volet gestion constituait le maillon faible à l'origine des pertes physiques et commerciales évaluées à des millions de mètres cubes et à des milliards de dinars. Aujourd'hui, le pari est osé et la nouvelle loi sur l'eau prend particulièrement en compte le volet gestion.Sur un autre chapitre, le ministre a précisé que la prochaine loi de finances complémentaire devra, à coup sûr, booster les projets en cours et assurer le démarrage d'autres inscrits dans le programme de l'année écoulée. Quant à l'avancement des travaux de transfert des eaux du barrage Taksebt de Tizi Ouzou, Abdeldmalek Sellal a insisté sur la nécessité d'accélérer la cadence en révisant à la hausse le volume horaire de travail. Sur place, le ministre annoncera la mise sur pied bientôt à Tizi-Ouzou d'une école spécialisée dans les travaux hydrauliques. Celle-ci devra, à en croire le ministre, assurer la relève en termes de main-d'oeuvre qualifiée pour son secteur. Car une insuffisance flagrante a été constatée en la matière.