Le contexte géopolitique actuel a exacerbé la question de l'approvisionnement en gaz, pour l'Europe notamment, en raison de son boycott de ses importations russes. L'UE l'ayant inclus dans le paquet de sanctions qui cible la Russie depuis son intervention militaire en Ukraine. Les partenaires de l'Algérie, européens en particulier, n'ont pas de soucis à se faire. Ses engagements vis-à-vis d'eux ont été et seront respectés. L'Algérie est un pays «hautement fiable»! L'Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole, l'affirme dans son dernier rapport mensuel sur «l'évolution du gaz naturel liquéfié et de l'hydrogène au cours du premier trimestre 2022», publié le 29 mai. «L'Algérie figure en tête de la liste des pays «hautement fiables» en matière d'approvisionnement en gaz de ses clients», a écrit l'Opaep. Les différents approvisionnements en gaz algérien vers les pays avec lesquels elle s'est engagée dans le cadre des accords conclus, ont été évoqués dans le document qui souligne que les exportations algériennes restent dans le cadre de la fourchette du trimestre/ annuel habituelle, oscillant entre 2,5 et 3 millions de tonnes. «Toutes les cargaisons en provenance d'Algérie se sont dirigées vers les marchés européens à un moment où l'Europe cherche à diversifier ses sources d'approvisionnement», assurent les rédacteurs du rapport qui ont mis l'accent sur la poursuite de l'exploitation du gazoduc «Medgaz» reliant directement l'Algérie à l'Espagne, et qui a récemment augmenté sa capacité de 8 à 10,5 milliards de M3/an, ajoute le même rapport. Il faut rappeler que l'Algérie qui avait décidé de fermer le gazoduc Maghreb-Europe qui transitait par le Maroc s'est rabattu sur le gazoduc Medgaz qui relie l'Algérie à l'Espagne à partir de Beni Saf jusqu'au port d'Almeria par voie sous-marine. Une nouvelle donne qui a pour origine la rupture des relations diplomatiques avec un Maroc notoirement belliqueux. Ce qui n'a pas empêché l'Algérie d'honorer ses engagements. Les capacités du gazoduc Medgaz, fruit d'une coopération entre Sonatrach et son partenaire espagnol, Naturgy, étaient appelées à atteindre les 10,6 milliards m3 en décembre 2021. Ce qui correspond à la moyenne de la demande annuelle actuelle de l'Espagne et du Portugal. «L'Espagne et le Portugal ont récemment fourni des informations rassurantes concernant la sécurité actuelle de l'approvisionnement en gaz et ils ont confirmé l'augmentation prochaine de la capacité du gazoduc Medgaz, la seconde canalisation reliant l'Algérie à l'Espagne à travers la Méditerranée, avait déclaré, le mois de février dernier le chef de la diplomatie européenne, Josep Borell qui a assuré que l'arrêt du gazoduc GME n'affectera en rien l'offre algérienne. Le récent accord conclu, le 11 avril 2022, entre la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach avec le groupe Italien «ENI» pour augmenter les exportations de gaz via le gazoduc «Enrico Mattei», qui relie l'Algérie à l'Italie via la Tunisie, avec une capacité nominale de 33 milliards de m3/an a également été mentionné dans le rapport de l'Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole. Signé en présence du président de la République, Abdelmadjid Tebboune et du Premier ministre italien Mario Draghi, «il permettra d'accélérer le développement des projets de production de gaz naturel, en conjuguant les efforts des deux sociétés, et d'augmenter les volumes de gaz exportés en utilisant les capacités disponibles du gazoduc Enrico Mattei (Transmed)», avait précisé un communiqué de Sonatrach. Ce gazoduc qui porte le nom d'Enrico Mattei, industriel et fondateur de l'industrie pétrolière italienne et militant anticolonialiste ami de la Révolution algérienne, a permis à l'Algérie d'acheminer 14,8 milliards de m3 de gaz naturel vers l'Italie en 2020. Soit 12% de plus qu'en 2019. L'accord signé en avril dernier doit permettre aux livraisons de gaz algérien vers l'Italie d'augmenter de près de 10 milliards de m3 dans les deux prochaines années. Le premier trimestre de 2022, a été marqué par une demande accrue sur le GNL soutenue par la demande européenne. 103,7 millions de tonnes importées, contre 97,2 millions de tonnes enregistrées au premier trimestre 2021 soit une croissance annuelle de 6.9%. Une envolée des prix du gaz est prévue, par ailleurs, par les experts de l'Opaep qui n'écartent pas une menace sur les approvisionnements russes vers l'Europe.