Au commencement, étaient les Américains. C'est ce qui ressort de l'intervention de l'ambassadrice US à Alger, Son Excellence Elizabeth Moore Aubin, qui s'est félicitée de la bonne santé qui caractérise les relations algéro-US. Des liens tissés de longue date, c'est- à- dire dès l'aube de l'indépendance du pays en 1962. «Les relations bilatérales ont gagné en intensité au cours des dix dernières années», a indiqué Elizabeth Moore Aubin, signalant que l'ouverture de la ligne aérienne Alger-New York consacre davantage le rapprochement, déjà remarquable, entre l'Algérie et les Etats- Unis. S'exprimant dans l'enceinte du stand américain à la 53e Foire internationale d'Alger, lequel abrite quarante enseignes américaines, l'ambassadrice est revenue sur l'accord-cadre de commerce et d'investissement (Tifa) entre les Etats-Unis et l'Algérie et dont le septième round vient d'être organisé en marge de l'actuelle FIA. «Au cours des pourparlers, le ministre du Commerce, Kamel Rezig et son équipe ont souligné l'importance de l'accès au marché américain pour les produits agricoles algériens», a dit l'ambassadrice signalant la volonté partagée «d'exporter davantage de produits agricoles vers les Etats-Unis». Et d'ajouter: «L'accès au marché américain est un processus rigoureux, mais les avantages potentiels sont énormes une fois ce processus terminé.». Les entreprises américaines sont impatientes de faire des investissements, tous secteurs confondus, sur le marché algérien, lequel est une véritable porte d'entrée au Maghreb et au Sahel. Sa population est jeune, bien formée, multilingue et travailleuse, a poursuivi Elizabeth Moore Aubin. Toutefois, a enchaîné l'ambassadrice, toute la volonté du monde ne peut suffire à elle seule pour libérer tout le potentiel d'échanges économiques entre les deux pays. Les entreprises américaines restent sur leur faim en matière de climat des affaires, a laissé entendre l'ambassadrice qui a fait savoir que le business américain attend un signal fort de la part de l'Algérie, en matière de réglementations, «notamment celles liées à la loi sur les hydrocarbures publiée, il y a deux ans, et à la nouvelle loi sur les investissements». «Du côté américain, nous avons indiqué que pour attirer l'intérêt des nouveaux investisseurs étrangers, l'Algérie doit présenter une raison attrayante pour qu'ils choisissent l'Algérie plutôt que d'autres pays de la région. Cela commence par des réglementations claires et stables et des frontières ouvertes pour s'intégrer dans les chaînes d'approvisionnement mondiales. «Lorsque des entreprises visitent l'Algérie grâce à nos efforts de promotion conjoints, la porte doit être grande ouverte. Cela signifie que les processus d'enregistrement doivent être rationalisés, la bureaucratie doit être maîtrisée et le traitement préférentiel pour les concurrents européens réexaminé», a dit en substance, Elisabeth Moore Aubin, trahissant quelque peu l'impatience US de donner pleine forme à leur élan en Algérie. «Je tiens à souligner que j'ai choisi de retourner en Algérie en tant qu'ambassadrice, parce que je crois au potentiel de ce pays et de son peuple. Mes convictions seules ne suffiront pas à réaliser nos intérêts communs pour faire de 2022 et de la décennie qui suit un âge d'or du partenariat commercial algéro-américain, cependant, pour doubler ou tripler le volume des échanges et des investissements, nous devons travailler ensemble», a-t-elle enfin conclu.