La Cour suprême américaine a refusé, vendredi dernier, d'intervenir pour interdire au gouvernement de rapatrier Ahmed Belbacha, un détenu algérien de Guantanamo qui redoute “d'être torturé” dans son pays. Arrêté au Pakistan et détenu sur la base navale américaine à Cuba depuis février 2002, Ahmed Belbacha est aujourd'hui désigné comme un “ancien combattant ennemi”, un statut qui autorise son renvoi en Algérie. Mais pour éviter d'être extradé vers l'Algérie, le terroriste a remis sur le tapis le risque de prétendues tortures dont il serait exposé au cas où il rentrerait en Algérie. Il a ainsi saisi la justice américaine pour rester à Guantanamo le temps qu'un autre pays accepte de l'accueillir. Vendredi, la plus haute juridiction du pays a rejeté son recours, tout comme elle avait fait en mai pour un détenu libyen, Abdul Ra'ouf al-Qassim, qui se trouve encore à Guantanamo. Le gouvernement américain assure qu'il ne renvoie aucun détenu avant d'avoir reçu l'assurance qu'il serait bien traité. Dans un document déposé jeudi devant la Cour suprême, les avocats de M. Belbacha avaient appuyé leur requête en rappelant les conditions de vie infernales de leur client. “À Guantanamo, M. Belbacha est maintenu dans un isolement presque total”. Tayeb Belaïz, ministre de la Justice, avait affirmé récemment que les Algériens détenus dans la prison américaine de Guantanamo seront jugés en Algérie et que leurs dossiers seront traités au cas par cas.