L'avant-projet de loi sur les mesures particulières de rassemblement pour le renforcement de l'unité nationale, dont l'esprit et la philosophie ont été initiés par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, suscite l'intérêt de certaines forces politiques qui pêchent en eau trouble. Un projet d'une telle envergure politique ne peut être l'apanage des récupérateurs et des manipulateurs d'une situation politique dont les enjeux dépassent leur présence et influence nombriliste. Les formations islamistes, qui ont caressé le pouvoir dans le sens du poil pendant trois décades, veulent faire croire aux Algériens que la démarche de «la main tendue» et du rassemblement patriotique relève de leur «projet» et de leur «combat», depuis leur officialisation politique en tant que partis reconnus constitutionnellement. Cette méthode, fondée sur le travail de sape, a toujours constitué leur «stratégie» qui consiste à faire dans la récupération politicienne de toute démarche s'inscrivant dans une perspective rassembleuse et patriotique qui se présente à chaque étape cruciale que traverse le pays. Certaines formations, qui croient être les dépositaires d'issues salvatrices et des solutions politiques, ne reculent devant rien pour faire comprendre à la société que toute démarche qui n'est pas estampillée de son sceau sera frappée inexorablement de caducité, voire de nullité même. On entend, ces derniers jours, des voix qui s'élèvent pour s'approprier la paternité de l'initiative de «la main tendue» et du Rassemblement national. Cela n'est pas nouveau pour cette mouvance qui a marqué son existence politique par des comportements et des pratiques déloyaux. Ils ont toujours agi en tuteurs à l'égard de la société au nom de leur dogme qu'ils utilisent afin de pouvoir imposer leur «projet» et leur approche anachronique. Sachant que leur rôle est réduit telle une peau de chagrin et que leur présence politique s'identifie à une loque, ils veulent revenir et se redéployer via les grands projets qui incarnent les grandes étapes historiques et politique du pays. Le projet du rassemblement patriotique et de «la main tendue» est le prolongement d'une démarche appartenant aux institutions de l'Etat. Ce n'est même pas une initiative partisane relevant d'un calcul politicien, à des fins du pouvoir. Mais les formations islamistes officielles qui vivent une situation des plus catastrophiques sur le plan politique et le reflux qui les frappe de plein fouet, veulent se réhabiliter en faisant de l'initiative de «la main tendue» et du Rassemblement national leur cheval de bataille. Cette vile récupération ne saura faire un chemin politique qui arrangera les calculs et les desseins opportunistes de l'islam politique. L'Algérie a été marquée par des événements qui ont tracé la voie pour le pays et ses institutions. Cela renforce l'idée qu'une démarche comme celle de «la main tendue» et du Rassemblement national nécessite un sursaut patriotique de l'ensemble des Algériens en dehors les carcans idéologiques et politiciens de certains récupérateurs et manipulateurs de la scène politique en particulier et du peuple algérien en général. Les grands projets qui s'identifient à l'Etat algérien et ses étapes délicates ne sauront s'exprimer comme étant une dynamique partisane, surtout si cette dynamique est le produit d'une sensibilité politique qui constitue, aujourd'hui, un élément de désunion et de divergence de taille au sein de la société. La démarche récupératrice des grands projets patriotiques ne pourra aucunement mobiliser le potentiel populaire et l'orienter vers des situations de clivage et de confrontation idéologique et doctrinale. L'élan patriotique du Rassemblement national a besoin d'une mobilisation populaire qui se débarrasse des clichés et des moules conçus d'une manière dogmatique dont l'initiative ne correspond pas à la diversité et à la mosaïque qui caractérisent la société algérienne dans toute sa pluralité et sa différence.