Circonstance n La saison estivale est, ces dernières années, synonyme d'émeutes et de protestation. A Oran, des échauffourées ont éclaté, hier matin, entre les habitants du terrain Hadj Hassan, au quartier des Planteurs, et les forces de l'ordre. Des dizaines de jeunes ont investi les toits des maisons et ont commencé à lancer des pierres et des bouteilles en direction des éléments de la brigade antiémeute. Les affrontements ont duré plusieurs heures et se sont soldés par l'arrestation d'une trentaine d'émeutiers ainsi que des blessés de part et d'autre, avant que les éléments de la police, notamment des agents en civil, et les sages du quartier ne réussissent à calmer les esprits. Ce qui a permis aux forces de l'ordre et au camion des pompiers d'éteindre le feu et de dégager les passages menant au quartier. Selon les habitants, ces incidents ont éclaté après que les forces de l'ordre ont tenté de faire sortir de force des familles de leurs maisons, sans leur proposer d'alternative. «On nous a demandé de rester dans nos maisons nous informant que les membres de la commission chargée de recueillir les doléances allaient nous rendre visite pour trouver une solution à nos problèmes, mais à la place, on nous a envoyé des policiers pour nous évacuer», ont-ils souligné. Nombre de familles, composées de plus d'une dizaine de personnes chacune, ont, par ailleurs, refusé de quitter leurs maisons spacieuses pour des F2 ou F3. Cependant, les autorités locales ont décidé d'achever l'opération de relogement. En effet, sur les 790 familles à reloger, 740 ont déjà été évacuées. L'éclatement d'autres mouvements de protestations dans les tout prochains jours n'est pas à exclure. Par ailleurs, le tribunal de Tighennif, dans la wilaya de Mascara, a rendu, hier, son verdict sur les troubles ayant secoué, dimanche, le village de Hachem, à la suite de la décision de Sonelgaz de transférer le transformateur de ce quartier vers Tighennif. Les émeutes, faut-il le rappeler, ont duré plusieurs heures et se sont soldées par l'interpellation de 13 personnes qui ont été condamnées à trois mois de prison ferme. En outre, le tribunal de Relizane a placé cinq personnes, dont un agent de la garde communale et un enseignant du secondaire, en détention provisoire. La cité Bellassel, dans cette wilaya, a vécu, dans la nuit de dimanche à lundi, de violents affrontements entre citoyens et forces de l'ordre en raison du manque d'eau potable et de la non-livraison des logements dans les délais prévus. L'Ouest a vécu un début de semaine «mouvementé» et la situation risque de s'aggraver, si les autorités locales ne respectent pas leurs engagements vis-à-vis des citoyens.