Le ministre de l'Education nationale, Abdelhakim Belabed, enchaîne les réunions consacrées à l'évaluation de la rentrée scolaire 2022-2023. Un communiqué rendu public hier sur la page facebook du ministère a précisé que «le ministre a suivi, avec l'exactitude et la rigueur nécessaires, la manière dont les services des directions de l'éducation ont traité les situations constatées et leur a donné l'ordre d'intensifier les visites de terrain dans les établissements scolaires». L'évaluation a concerné pas moins de 32 wilayas, a ajouté la même source. Ledit docuement a fait état de «l'évaluation des situations exposées par les directeurs de l'éducation, en plus de celles enregistrées au niveau de l'Inspection générale de l'Education nationale, et des rapports reçus par les services concernés ainsi que ceux contrôlés par la cellule centrale chargée du suivi du déroulement de la rentrée scolaire». Le ministre avait affirmé la veille que «les Conférences nationales tenues tout au long de la saison estivale, aussi bien par visioconférence qu'en présentiel, sur les préparatifs de la rentrée scolaire, ont permis une bonne maîtrise de la rentrée des classes, en ce sens que tous les indicateurs sont positifs». Une première occasion pour Belabed de bousculer son staff et donner des instructions fermes pour concrétiser la démarche de la tutelle visant à mettre en place un système éducatif de qualité. Il a souligné qu'«il faut faire preuve de vigilance et suivre minutieusement ce qui se passe sur le terrain au niveau des wilayas, afin d'assurer une scolarisation de nos enfants dans les meilleures conditions et pouvoir intervenir au moment opportun pour résoudre toute éventuelle situation complexe». L'accent a été également mis sur l'opération de vente et la disponibilité du livre scolaire, l'encadrement pédagogique et administratif, l'équipement des établissements éducatifs en tablettes.» À cela s'ajoute, «la présentation des repas dans les cantines au premier jour de la rentrée, la couverture des écoles en livre d'anglais destiné aux élèves de troisième année primaire, le taux d'avancement du versement de l'allocation de 5.000 da et d'autres opérations programmées», selon la même source. Il a également été question «de certaines situations exceptionnelles qu'ont connues certains établissements, lesquelles ont été prises en charge à temps» a-t-on pu lire dans le même communiqué. du côté des syndicats, le discours est bein entendu différent. Ainsi, le porte-parole du Cnapeste, Messaoud Boudiba, a qualifié les propos du ministre de «décevants!» Le syndicaliste a estimé, dans une déclaration à L'Expression que «les propos de Belabed ne reflètent pas la réalité du terrain.» «Le cumul de problèmes est de plus en plus pesant», a-t-il dit. L'orateur cite comme exemple «le manque des tables et chaises, ainsi que les problèmes liés à l'inscription des élèves». Même son de cloche chez Boualem Amoura, président du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef). Amoura reproche aux autorités «leur manque d'anticipation» dans la gestion de la prime de scolarité fixée à 5000 DA». «La non-perception de cette allocation nourrit les inégalités entre les élèves, et malheureusement les plus démunis désertent les classes», a-t-il déclaré. Les deux syndicalistes ont, faut-il le noter, demandé l'avancement du versement de la prime de scolarité. Un avis que ne partage pas le président de l'Association nationale des parents d'élèves, Ahmed Khaled. Ce dernier affirme que «les lenteurs constatées dans le versement de la prime de scolarité sont dues aux parents qui ont tardé à remettre les dossiers et à l'absence des intendants et des directeurs des établissements scolaires». Cela avant de nier en bloc les propos cités par les deux syndicalistes au sujet de «l'existence d'élèves n'ayant toujours pas de classes».