Il a lancé un appel au dialogue à l'adresse des redresseurs, à l'exception de M.Boulahia. M.Abdallah Djaballah a saisi le président de la République au sujet de la décision de la chambre administrative, qui gèle ses activités au sein du parti El Islah. La même requête a été adressée au chef du gouvernement, au ministre de l'Intérieur et au ministre de la Justice garde des Sceaux, pour diligenter une enquête sur ce qu'il qualifie «de transgression grave des textes de loi par le juge de la première chambre administrative» Hier, Djaballah, qui a invité les médias à une conférence à la maison de la presse, s'est montré très serein. Imperturbable, il défend, sans détours, qu'il demeure le président du parti. «Je suis élu par le congrès. Aucune partie n'a le droit de me retirer confiance ou encore de bloquer mes activités, exceptés les congressistes» a-t-il souligné. En somme Djaballah a affirmé que «le verdict de la chambre administrative pris le 12 juin dernier est nul et non avenu». Avant d'étaler les arguments juridiques qui rendent l'application du verdict «irréalisable», il a fait savoir que ses avocats ont saisi lundi le Conseil d'Etat «la seule institution habilitée à trancher les affaires internes du parti». «Nous souhaitons que le Conseil d'Etat rattrape les erreurs graves commises par le juge administratif». La liste citée par le conférencier est longue. Sur le fond, on retiendra en substance, la non-compétence de la chambre administrative de se pencher sur cette question, les multiples transgressions du code de procédure civile, de la loi sur les partis politiques, mais aussi du règlement intérieur d'El Islah. «Le chef du parti est le seul habilité à saisir la justice en cas de problème, cette démarche doit obligatoirement avoir l'appui du bureau national, or les redresseurs ont agi d'une manière individuelle sans l'avis de la direction», a-t-il défendu. Djaballah s'est interrogé sur la volonté du juge administratif d'impliquer le ministère de l'Intérieur, alors que ce dernier, cité par les requêtes des redresseurs s'est retiré de l'affaire. Le conférencier conteste le verdict aussi sur le plan de la forme. «La décision lue par le juge ne précise pas la nature de l'activité que je dois cesser, gèle le congrès de 2004 qui n'est plus d'actualité pour nous. Concernant les comptes du parti, le juge ne précise ni l'adresse ni les banques concernées». Tous ces vices de forme rend nul et non avenu le jugement. Djaballah a-t-il aujourd'hui le droit de parler au nom de d'El Islah? «Je suis le président du parti. Les institutions du parti ne sont pas dissoutes et ses activités ne seront guère perturbées». Tout en réitérant que la décision du juge est «politique», le conférencier s'est abstenu de citer les parties derrière cette «manoeuvre». Hier, Djaballah, a lancé un appel, à peine voilé au dialogue, à l'adresse des redresseurs, à l'exception de Boulahia (ex-président du Conseil consultatif, discrédité par le tribunal d'El Harrach. «Nous avons installé la commission nationale chargée de préparer le congrès. Tous les militants sont appelés à participer à ses activités sauf ceux contre lesquels la justice a prononcé un jugement définitif». Dans le même chapitre, il a affirmé que le congrès se tiendra dans les meilleurs délais, «en août ou septembre», renvoyant la balle dans le camp du ministère de l'Intérieur. Concernant la révision de la Constitution, Djaballah qui appuie le principe, se prononcera après la publication du projet de loi en question.