La Russie a annoncé, hier, se donner jusqu'au 1er juillet 2023 pour reconstruire le pont de Crimée, partiellement détruit dans une attaque attribuée à l'Ukraine, un attentat pour Moscou qui a répliqué cette semaine par des bombardements massifs. L'Ukraine de son côté marquait la Journée des défenseurs du pays, célébrant cette fête de l'armée pour la première fois depuis le début de l'opération spéciale des forces russes. Confrontée à une contre-offensive ukrainienne, les autorités dans la région méridionale de Kherson ont appelé à l'évacuation des civils. A l'inverse, dans l'est, les forces russes poursuivent leur assaut sur Bakhmout, ville que Moscou veut prendre afin d' ouvrir la voie vers deux grandes cités contrôlées par les forces ukrainiennes dans la région de Donetsk, Kramatorsk et Sloviansk. Les autorités ukrainiennes affichent une détermination en dépit des bombardements massifs du début de semaine contre des infrastructures essentielles et des sites stratégiques, en réplique à l'attaque à l'explosif qui a partiellement endommagé le pont russe reliant le territoire de la Russie à la Crimée, péninsule intégrée à la Russie en 2014. Ce viaduc, construit à grands frais sur ordre du président Vladimir Poutine, symbolisait la puissance et les ambitions russes mais est aussi une infrastructure essentielle à l'approvisionnement des troupes qui sont dans la région du Donbass. Kiev n'a ni confirmé ni infirmé son implication dans cette attaque réalisée, selon Moscou, au camion piégé. Les dégâts n'ont pas été détaillés par Moscou. Deux tronçons routiers du viaduc se sont effondrés et la voie ferrée a, elle, subi un incendie après que des wagons citernes ont pris feu. La Russie a rouvert en partie le trafic routier et ferroviaire sur le pont, mais il reste limité du fait des dégâts. Dans le nord de la région de Kherson, l'armée russe compte sur le pont pour ses approvisionnements. Jeudi, le dirigeant Vladimir Saldo a appelé le Kremlin à aider à l'évacuation des civils menacés par les bombardements des forces ukrainiennes. Immédiatement, le gouvernement russe a promis de s'y atteler. Kirill Stremooussov, un autre responsable prorusse, a abondé dans le même sens. «Ce n'est un secret pour personne que les tirs sur la région de Kherson sont dangereux, en particulier pour la population civile», a-t-il dit sur Telegram. Aux abords de Bakhmout, les forces russes et séparatistes se disaient en bonne position pour prendre cette ville pour laquelle elles se battent depuis le mois d'août. Selon Andreï Marotchko, représentant des forces séparatistes de la région de Lougansk combattant dans la zone, «des combats sont en cours dans la localité», et les forces ukrainiennes seraient en train d'être repoussées «vers le nord-ouest et l'ouest de la ville». Fin septembre, le président Vladimir Poutine a procédé à l'intégration de quatre régions du Donbass à la Russie et il a ordonné la mobilisation de 300 000 réservistes pour y conforter les positions des forces russes. Hier, le président russe participait au Kazakhstan à deux sommets avec d'ex-républiques soviétiques, sa traditionnelle zone d'influence.