Le texte de loi de finances 2023 a été adopté à l'unanimité avant-hier par le Conseil de la nation. D'après les principaux indicateurs du cadrage macroéconomique et budgétaire de la loi de finances pour l'année 2023, les recettes des exportations de biens vont commencer à diminuer à partir de 2025. Celles-ci devraient atteindre 45,8 milliards de dollars en 2025 contre 46,4 milliards de dollars en 2024 et 46,3 milliards de dollars en 2024. Parallèlement, les importations de biens poursuivront une tendance baissière. Elles devraient diminuer à 34,2 milliards de dollars en 2025 contre 36,9 milliards de dollars en 2023 et 35 milliards de dollars en 2024. De ce fait, la balance commerciale et la balance des paiements seront excédentaires. La première devrait enregistrer un excédent de 9,4 milliards de dollars en 2023, puis 11,3 milliards de dollars en 2024 et 11,6 milliards de dollars en 2025. La deuxième devrait enregistrer un excédent de 5,7 milliards de dollars en 2023, atteindre 6,5 milliards de dollars en 2024 et 6,8 milliards de dollars d'ici la fin de 2025. Par ailleurs, le déficit budgétaire sera le même durant les trois prochaines années. Il atteindra en 2023,5884,9 milliards de DA, soit l'équivalent de 22,5% du PIB, avec une valeur moyenne de 5720 milliards de DA au cours de la période 2023-2025. Quant au déficit global du Trésor,il devrait atteindre en moyenne 6586,3 milliards de DA au cours de la période 2023-2025 (-23,7 du PIB). Les dépenses de fonctionnement connaîtront une importante augmentation. Elles devront augmenter de 26,9% en 2023 pour atteindre 9767,6 milliards de DA, soit l'équivalent de 42 milliards de dollars. Toutefois, les dépenses d'équipement qui devront augmenter en 2023 de 2,7% par rapport à 2022, connaîtraient une diminution de 9,7% en 2024 et une diminution de 2,5% en 2025. La fiscalité pétrolière(participant à hauteur de 42% au budget de l'Etat) devrait augmenter entre 2023 et 2025 à une moyenne annuelle de 2,9%, estimée sur la base d'un prix de référence de 60 dollars le baril. Elle passera de 3298,5 milliards de DA en 2023 à 3409,6 milliards de DA en 2024 et à 3502,2 milliards de DA en 2025. Les ressources ordinaires devraient augmenter. Elles passeront de 4603,4 milliards de DA en 2023 à 4777,6 milliards de DA et à 4952,4 milliards de DA en 2025. Les dépenses budgétaires qui atteindront le niveau jamais égalé depuis l'indépendance, poursuivront leur hausse. Elles devront s'élever à 13 786,8(plus de 98 milliards de dollars) milliards de DA en 2023, 13918,4 milliards de DA en 2024 et 13998,4 milliards de DA en 2025. Selon les mêmes prévisions, le niveau de l'inflation reste stable et devrait même ralentir à 5,1% en 2023, à 4,5% en 2024 et à 4% en 2025 tandis que les réserves de change devraient passer de 59,7 milliards de dollars fin 2023 à 69 milliards de dollars fin 2025. Cela représente respectivement 16,3 et 19,3 mois d'importations de biens et services hors facteurs de production. Notons que nombre d'économistes mettent en garde contre la volatilité des prix du pétrole car une baisse des cours et des volumes des exportations d'hydrocarbures pourraient engendrer une détérioration graduelle des équilibres extérieurs et budgétaires. Au terme de l'adoption de ce texte de loi, le ministre des Finances, Brahim Djamel Kassali a insisté sur l'impératif «de parachever les réformes financières et économiques pour faire face aux instabilités économiques négatives et les défis imposés par la conjoncture économique mondiale actuelle». Il a soutenu que «la loi visait à améliorer le pouvoir d'achat, en sus de maintenir les subventions sur les produits de large consommation et revoir à la hausse les salaires, en évitant d'introduire de nouvelles taxes».