Alors que la Coupe du monde 2022 vient tout juste de prendre fin avec la finale France-Argentine, on se projette déjà directement sur la prochaine édition qui aura la particularité de se dérouler pour la première fois de l'histoire de cette historique et prestigieuse compétition dans trois pays du continent américain. En effet, la 23e édition de la Coupe du monde aura lieu entre Canada, Etats-Unis et Mexique, avec pour la première fois 48 équipes. Ce qui veut dire que dans trois ans et demi l'Amérique du Nord accueillera près d'un quart des 211 nations affiliées à la FIFA, soit 48 nations au lieu de 32 sélections. Après une première édition à 13 nations en 1930, puis 16 jusqu'en 1978, puis 24 jusqu'en 1994, cette nouvelle inflation concrétise la première grande réforme du président de la FIFA Gianni Infantino, adoptée en 2017 peu après son avènement... Mais il se trouve que cette nouvelle édition pose un problème inédit sur le plan du format et de logistique de la compétition, avec potentiellement un total de plus de 100 matchs à programmer, au lieu des 64 rencontres habituelles depuis 1998. De plus, les «douaniers» des pays concernés auront du pain sur la planche avec le flux attendus des fans et des férus du football entre les villes-hôtes, Vancouver et Toronto au Canada, Mexico et Guadalajara au Mexique ou encore Miami, Los Angeles, New York, Dallas, Kansas City aux Etats-Unis. En d'autres termes cela serait profitable aux pays africains qui pourront se voir attribuer 9 ou 10 places. Et dans ce cas, on pourrait l'écrire sans hésiter que l'Algérie pourrait donc bien se qualifier largement avec ce nouveau format. Cela s'explique surtout pour des nations les plus modestes, pour lesquelles c'est l'occasion rêvée de pouvoir s'inviter au grand rendez-vous planétaire. Ce dont s'est déjà réjouit d'ailleurs, l'ancien international nigérian Sunday Oliseh: «Pour nous les Africains, cela tombe du ciel», avant d'ajouter «J'ai toujours pensé que nous devrions avoir plus de représentants. Plus on peut la jouer, meilleures seront nos chances.» Cette nouvelle répartition par confédération fait la part belle à l'Afrique et à l'Asie: 9 billets (contre 5 auparavant) pour les Africains, 8 (contre 4,5) pour les Asiatiques, et un pour l'Océanie (qui ne qualifiait auparavant qu'un barragiste). On remarque donc bien qu'en voyant le calibre des sélections africaines éliminés aux portes du Mondial-2022 (Egypte, Algérie, Nigeria...), le plateau de 2026 s'annonce particulièrement alléchant. Ainsi, l'Europe passe de 13 à 16 tickets, l'Amérique du Sud de 4,5 qualifiés à 6 qualifiés, et l'Amérique du Nord, qui qualifiera les trois pays hôtes du prochain Mondial, aura au total 6 représentants en 2026 (contre 3,5 aujourd'hui). Et là, deux billets additionnels seront attribués via des barrages. Mais tout sera plus clair après la détermination du format: au départ, la FIFA envisageait 16 groupes de trois équipes, deux qualifiés par poule puis des seizièmes de finale. Ce qui permettait de garder le même nombre de matchs pour chaque équipe (7 pour les finalistes), avec un total de 80 rencontres, mais faisait courir le risque d'une entente implicite entre deux équipes lors de leur troisième match de poule. Prenant en compte ces paramètres, le président de la FIFA Gianni Infantino a confirmé vouloir revisiter ce format dans les «prochaines semaines». «Ici (au Qatar), les groupes de quatre ont été absolument incroyables jusqu'à la dernière minute de chaque match. Nous devons reconsidérer cela, au moins rediscuter le format, si c'est 16 groupes de trois, ou 12 groupes de quatre...», a-t-il dit. Donc et pour mieux éclaircir la situation, il faut savoir que si l'option de 12 groupes de quatre est retenue, on atteindrait potentiellement plus de 100 matchs... Le nombre de villes hôtes, lui, va doubler, avec 16 stades en 2026 contre huit enceintes au Qatar, et le casse-tête économique et environnemental de larges distances à parcourir. Et les revenus vont gonfler en conséquence: la FIFA, qui tire l'immense majorité de ses ressources du Mondial, a annoncé anticiper un budget record de 11 milliards de dollars (10,3 millions d'euros) sur son prochain cycle quadriennal 2023-2026, contre 7,5 milliards de dollars (7,2 milliards d'euros) sur le cycle actuel avec une Coupe du monde à 32 sélections. Et on se demande si cela n'affectera pas le niveau de jeu?