Le massacre de Cana dévoile la nature de l'entité sioniste, selon le président du CJA. L'ancien secrétaire général du congrès national arabe a appelé hier à Alger les gouvernements arabes à boycotter la visite de la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice dans la région du Moyen-Orient et à ne pas «composer avec elle», jusqu'à ce que l'administration américaine cesse son soutien à Israël et appelle à l'arrêt de son agression contre le Liban. «Les gouvernements arabes sont appelés à assumer leurs responsabilités pleines et entières à l'égard de ce qui se passe au Liban», d'autant que «les attaques israéliennes sauvages s'intensifient contre le peuple libanais», a déclaré à la presse Abdelhamid Mehri en marge de la conférence sur la tenue du camp national arabe de jeunes à Alger dont l'organisation coïncide avec le massacre de Cana, au sud-Liban, et qui a fait une soixantaine de victimes. Cette douloureuse coïncidence fait dire au président du CJA, le Libanais Abdellah Abdelhamid, que «Cana représente le bouc émissaire des Arabes» et «dévoile la nature du sionisme». Abdelhamid Mehri, coordinateur du CJA et ancien SG du FLN, estime de son côté que «les USA font tout pour empêcher l'arrêt des combats» parce qu'Israël est en train de mener une guerre par procuration à la place des Américains. Selon Mehri, les choses sont claires, «le monde arabe est dans l'oeil du cyclone ; l'agression a dépassé les limites de la légalité internationale». Mais que peut faire la jeunesse arabe quand les dirigeants arabes sont divisés? «Nous les préparons pour qu'ils puissent demain prendre en main leur destinée», renchérit-il. «C'est une rencontre heureuse qui leur permettra d'envoyer un message à leurs dirigeants», ajoute-t-il. Le CJA est organisé pour la première fois à Alger. Il s'agit d'une rencontre entre les jeunes du monde arabe pour leur permettre d'échanger des idées et d'appréhender l'avenir avec un minimum de moyens dont leurs aînés n'ont pas toujours pu ou su en disposer. Les organisateurs ont tenu une conférence de presse au club de la presse de la Radio nationale pour faire connaître ce mouvement, créé en 1990 au Liban comme une sous-structure du Congrès panarabe, qui réunit toutes les sensibilités arabes sans aucune distinction, soulignent les animateurs du CJA. Ils saluent la résistance libanaise et palestinienne. Mehri rappelle celle qu'avaient conduite les Algériens depuis l'Emir Abd-El-Kader jusqu'à arracher leur indépendance en 1962. «La résistance est l'arme des impuissants face à l'armada israélienne», précise-t-il. Abdellah Abdelhamid apporte un témoignage sur l'agression qui se poursuit au Liban. Il révèle que «la mort est présente dans chaque maison, dans chaque coin de rue ; les gens fuient leurs maisons mais sont aussitôt rattrapés par les bombardements sur leur chemin d'exil». Il indique que 40 jeunes Libanais ont émis le voeu de venir à Alger mais seulement 3 ont pu venir à cause des bombardements. «La tragédie libanaise ou l'agression d'un pays arabe exprime la logique des puissances qui bafouent le droit international», ajoute Mehri. «Les régimes arabes, par contre, dressent des barrières devant leurs populations», allant jusqu'à les empêcher de manifester leur refus dans la rue, insinue-t-il. Le CJA se déroulera du 1er au 15 août avec un riche programme.