La note de conjoncture semestrielle 2006, produite par le Conseil économique et social (Cnes) pour la première fois en temps réel, fait apparaître une «gestion saine et efficace des finances publiques» avec pour fondement une consécration des objectifs de maîtrise de la dépense publique et de l'accroissement des ressources publiques hors hydrocarbures (HHY). Un effort particulier a été déployé en vue de stimuler et promouvoir l'activité économique HHY. Il s'agit de la suppression du versement forfaitaire et du droit additionnel provisoire, de l'exonération permanente de l'impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS) et de la taxe additionnelle professionnelle (TAP), ainsi que la refonte des modes de cession du foncier aux investisseurs. Les nouvelles dispositions d'encouragement par la mise à niveau des entreprises et le développement de leurs capacités d'emprunt, se distinguent par la mise en place de nouveaux dispositifs financiers : bonification des taux d'intérêt, création d'un Fonds national de mise à niveau, possibilité de création d'une mutuelle de crédit... La nouvelle stratégie de financement, qui fixe un budget d'équipement (1.347 milliards/DA) supérieur à celui du fonctionnement (1.283 mds/DA), devra, cependant, faire face à l'énorme déficit de 965 mds/DA hors du Fonds de réserve pour les retraites (FRR), résultat des recettes ne dépassant pas 1.667 mds/DA, lesquelles sont calculées sur un prix de référence du baril de pétrole à 19 dollars et un taux de change de 74 DA pour un dollar US. Si le prix moyen du brut «Sahara blend» s'est maintenu au-delà de 63 dollars le baril depuis le mois d'avril, la note de conjoncture du Cnes prévient qu'«en 2007, il est prédit un recul net des prix du brut». Le même rapport relève que le marché obligataire, compartiment le plus dynamique du marché et devant entraîner avec lui le marché boursier, a permis aux entreprises publiques d'emprunter 118,56 mds/DA pour financer leurs programmes d'investissement. Les développements de ce marché sont à la fois qualitatifs et qualitatifs. Le Cnes relève que la nouveauté est enregistrée avec le démarrage en mai 2006 d'un véritable marché secondaire des titres obligataires avec l'admission en Bourse de Sonelgaz (grand public) avec un montant de 15,9 mds/DA en attendant que soit introduite, en Bourse, l'obligation (grand public) d'Air Algérie d'un montant de 14,1 mds/DA d'ici fin 2006. L'autre nouveauté, concerne l'effectivité du rôle du taux d'intérêt qui témoigne d'une courbe ascendante des taux de rendement des obligations. Pour ce qui est de l'inflation des prix, elle tendrait selon le rapport, à augmenter d'une manière modérée en 2006, sous la pression de la demande. Son taux moyen pourrait osciller entre 3,5% et 4,5% pour le premier semestre 2006, contre 1,6% en 2005, 3,6% en 2004 et 2,6% en 2003. Détaillant l'évolution de cet indicateur macroéconomique, les prévisions du Cnes soulignent que le rythme de l'inflation pendant le semestre 2006 a confirmé la tendance à la baisse observée en 2005, mais doit se stabiliser durant le troisième trimestre avant d'amorcer une nette hausse vers la fin de l'année. Selon le rapport, le rythme d'inflation moyen pour les cinq premiers mois de l'année, rapporté à la même période de 2005, s'élève à 0,8%. De mai 2005 à mai 2006, le taux de croissance des prix à la consommation était de 2,3% dans le Grand-Alger cité comme référence. Dans le domaine du marché des changes, le taux DA/$ US, demeurerait en moyenne à son niveau actuel aussi bien que celui du DA/Euro.