Il serait absurde de croire que le terrorisme et sa nuisance retomberont «au niveau zéro». Cette situation n'existe nulle part mais l'Etat algérien semble avoir mis tous les atouts de son côté pour mettre un terme aux agissements des groupes armés qui activent encore. Quelques semaines avant la date butoir du 28 août, l'Etat redouble ses efforts afin de convaincre les terroristes de descendre du maquis et à se rendre. Les services de sécurité et à leur tête l'ANP activent de façon permanente dans l'optique d'une pacification globale du pays et à un retour définitif à la «normale». Décidée à épargner au pays une autre épreuve de force qui ternira l'image d'une Algérie se relevant à peine d'une décennie catastrophique, l'ANP a adopté une nouvelle stratégie dans la lutte antisubversive. Elle vient de lancer une vaste campagne de sensibilisation à l'intention des quelques irréductibles par le biais de leurs familles. Ainsi et selon des sources sécuritaires, des contacts ont été pris avec la famille de l'émir national, Droukdal Abdelmalek, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, qui réside dans les environs de Blida. La famille Droukdal, aura donc la lourde responsabilité de convaincre son fils des perspectives qu'offre la réconciliation nationale à tous ceux qui déposent les armes. Parallèlement, il y a eu intensification de contacts avec les autres familles de terroristes. Rien n'a été laissé au hasard. Des «fetwas» authentiques et des messages ont été lancés à l'intention des dizaines de terroristes. Des copies de la charte portant réconciliation nationale leur ont été remises. Concernant les fetwas, le message est très clair. Il s'agit d'avis religieux autorisés indiquant avec des preuves à l'appui que le combat que ces terroristes mènent encore n'a rien à voir avec le vrai djihad. Ceux qui sont montés au maquis, à la suite de fetwas, peuvent descendre du même maquis, de la même façon, c'est-à-dire à la suite d'une fetwa. Dans cette campagne de communication unique dans son genre, les familles de terroristes ont été investies d'un grand rôle. Elles constituent une valeur sûre et un facteur de confiance au même titre que les ulémas qui ont assumé les fetwas. De cette façon, l'Etat s'est tout simplement appliqué à utiliser le même langage que les groupes armés, afin d'éviter le dialogue de sourds et de prouver ses bonnes intentions pour régler pacifiquement le problème sécuritaire. Et ce n'est pas tout, puisque les autorités du pays offrent aux terroristes, qui répondront à l'appel de l'Etat, avant le 28 août, l'occasion de retrouver une vie normale dans le cadre de l'application des termes de la charte. Après cette date, les services de sécurité investiront le terrain de manière systématique GIR, GIS, parachutistes, forces héliportées, artificiers et brigades canines installeront un «maillage» et des opérations de grande envergure qui seront lancées particulièrement à Boumerdès, Tizi Ouzou, Annaba, Jijel, Skikda, Sidi Bel Abbès, Cherchell, Batna, Khenchela et Tébessa entre autres. L'Etat, par le biais du président de la République et le ministre de l'Intérieur, a tissé l'ensemble de sa stratégie de lutte antiterroriste dans une optique de paix durable. Les objectifs de cette politique consistent a offrir aux repentis une issue «durable» et éviter à la population civile d'énormes souffrances. M.Zerhouni a bien rappelé récemment que la lutte antiterroriste reprendra après le 28 août d'ici cette date, l'ANP redouble d'effort pour que l'action de son réseau à l'échelle nationale, pacifiquement appliquée, ait son effet. Un effet de persuasion tel que même les terroristes craignant encore les représailles des irréductibles puissent avoir le courage de dire oui et de répondre favorablement à l'appel de la raison. L'après ultimatum constitue ainsi un point important dans la stratégie des forces de sécurité qui ont acquis une expérience et une notoriété incontestables dans la prévention et la persuasion. Des agents en civil occupent tous les lieux stratégiques susceptibles de constituer des passages pour les terroristes. En un mot, tout a été mis en oeuvre pour que soit offerte à l'Algérie et aux Algériens ainsi qu'aux repentis et à leur familles, une lueur d'espoir et de paix.