Les mesures des autorités à l'épreuve du terrain. Le début du mois de Ramadhan, aujourd'hui, constitue manifestement un véritable test pour la batterie de mesures prises par les pouvoirs publics pour assurer la disponibilité des produits de large consommation. Il y a eu aussi des décisions visant à réduire les prix dans un contexte d'inflation. À partir d'aujourd'hui et pendant un mois, le marché de la consommation, entre disponibilité des produits et l'évolution des prix, sera le baromètre de l'action du gouvernement. Le consommateur trouvera-t-il ce qu'il cherche dans les marchés? Les prix seront-ils abordables pour l'ensemble des produits notamment ceux de base? Autant de questions que se pose le citoyen. Des questions incontestablement légitimes, mais qui se posent plus que jamais avec acuité au vu des annonces et des promesses des officiels. Cela fait en effet plusieurs semaines que les mesures se succédaient au niveau du département du Commerce. Ce dernier a agi sur l'importation de certains produits fortement demandés pendant le Ramadhan comme la viande rouge. Comme il a tenté d'agir sur la chaîne de la distribution dont l'impact se fait toujours attendre chez le consommateur. À titre d'exemple, l'Algérienne des viandes rouges (Alviar) a signé avant-hier des conventions avec 12 opérateurs pour la distribution des viandes rouges à un prix plafonné à 1200 DA. Ces conventions devront générer une hausse des points de vente des viandes rouges importées à plus de 1100 points à l'échelle nationale, selon le P-DG d'Alviar, lequel a souligné que ces points de vente figurent dans la plate-forme dédiée à cet effet. Néanmoins, la mesure aussi importante soit-elle ne sera pas de nature à couvrir la forte demande des consommateurs sur l'ensemble du pays alors que le premier responsable du groupe a considéré que l'opération d'importation permettra de couvrir plus de 50% de la demande sur le marché durant le Ramadhan soit 55000 tonnes. Le groupe Alviar a indiqué qu'il procèdera à l'importation de 20000 tonnes de viandes fraîches et 10000 veaux destinés à l'abattage, rappelant la signature de conventions sanitaires avec le Brésil, l'Argentine, le Soudan, la Colombie et la Pologne l'objectif étant de baisser les prix de la viande, cédée à plus de 2500 DA/kg. Le premier navire chargé de veaux brésiliens destinés à l'abattage est arrivé depuis quatre jours à Alger. Les veaux ont été acheminés vers les abattoirs publics et privés facilitant ainsi la commercialisation des viandes le plus tôt possible. Par ailleurs, les ministères du Commerce et de l'Agriculture sont sur le qui-vive depuis des mois. Nommé ministre du Commerce à la faveur du dernier remaniement du gouvernement, Tayeb Zitouni est entré rapidement dans le vif du sujet. Après avoir réuni ses proches collaborateurs, il a rencontré, à 48 heures du premier jour de Ramadhan, des opérateurs économiques et des représentants de certains ministères et organismes publics. Objectif: coordonner les efforts pour l'approvisionnement du marché national. La réunion de travail a été tenue avec le président du Conseil du renouveau économique national (Crea), Kamel Moula, des opérateurs économiques activant dans le domaine des légumineuses, des représentants du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, de l'Industrie et de la Production pharmaceutique. Ont pris également part à cette réunion, les représentants de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire et le secrétaire général (SG) chargé de fonctions du directeur général de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic). Auparavant, Zitouni a donné des instructions pour faciliter la sortie des marchandises au niveau des ports. Une des instructions vise la libération des marchandises et des équipements au niveau des ports, destinés aux usines notamment ceux bénéficiant de licences d'importation. Il s'agit également de faciliter la sortie des marchandises des opérateurs économiques et de ne pas entraver leurs intérêts outre la simplification des démarches administratives en faveur des opérateurs économiques. Le ministre a ordonné aussi le déchargement immédiat des stocks des fruits et légumes, notamment l'oignon en vue de faire baisser ses prix sur le marché, outre le contrôle de l'approvisionnement des marchés de proximité dont le nombre est de 551 à ce jour. Autrement dit, aussi bien l'action gouvernementale que l'ensemble des mesures prises, ces dernières semaines, seront à l'épreuve du terrain dès aujourd'hui.