«En même temps que mon gouvernement condamne la violation de l'intégralité territoriale de l'Ukraine, nous défendons une solution négociée pour le conflit», a-t-il déclaré devant la presse à l'issue d'une rencontre à Lisbonne avec son homologue portugais, Marcelo Rebelo de Sousa. «Nous avons urgemment besoin d'un groupe de pays qui s'assoient à table aussi bien avec l'Ukraine qu'avec la Russie», a-t-il précisé en soulignant que «le Brésil ne veut pas participer à la guerre, le Brésil veut construire la paix». Le président Lula estime que le chemin vers une paix juste et durable suppose une priorité à cette voie de la négociation. La position portugaise est différente: elle entend qu'un éventuel chemin vers la paix suppose au préalable le droit pour l'Ukraine de pouvoir réagir à l'invasion, a réagi M. Rebelo de Sousa. Le président Lula, de retour au pouvoir après avoir déjà gouverné le Brésil de 2003 à 2010, souhaite remettre son pays au centre de la géopolitique mondiale et tente de jouer les équilibristes depuis le début de son nouveau mandat. Il a voyagé dès février à Washington pour une rencontre à la Maison-Blanche avec son homologue américain Joe Biden, et a visité récemment la Chine, premier partenaire commercial du Brésil. Mais Lula a suscité une vive polémique en affirmant à Pékin que les Etats-Unis devaient cesser «d'encourager la guerre» en Ukraine et que l'Union européenne devait «commencer à parler de paix». Si vous ne parlez pas de paix, vous contribuez à la guerre, a-t-il réaffirmé, hier, à Lisbonne, au premier jour d'une visite d'Etat de quatre jours chez l'ex-colonisateur dont le Brésil s'est séparé en 1822. Ce déplacement, qui comprendra un passage en Espagne en début de semaine prochaine, est son premier voyage officiel en Europe depuis son investiture en janvier dernier. Lula, qui a déjà gouverné le Brésil de 2003 à 2010, souhaite remettre son pays au centre de la géopolitique mondiale et tente de jouer les équilibristes depuis le début de son mandat. Il a voyagé dès février à Washington pour une rencontre à la Maison-Blanche avec son homologue américain Joe Biden, et a visité récemment la Chine, premier partenaire commercial du Brésil. Mais l'ancien ouvrier métallurgiste a suscité une vive polémique en affirmant à Pékin que les Etats-Unis devaient cesser «d'encourager la guerre» en Ukraine et que l'Union européenne devait «commencer à parler de paix». Des propos durement critiqués par Washington, qui l'a accusé de «faire l'écho de la propagande russe et chinoise». Le dirigeant brésilien a également réaffirmé que les responsabilités de la guerre déclenchée par l'invasion russe en Ukraine en février 2022 étaient partagées entre les deux pays. Reçu par Lula à Brasilia, le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov a «remercié» le Brésil pour sa «contribution» dans la recherche d'une solution au conflit, et pour «son excellente compréhension de la genèse de cette situation». Invité à Kiev pour qu'il «comprenne les causes réelles et l'essence» de la guerre, le chef d'Etat brésilien a annoncé depuis Lisbonne qu'il y enverra son principal conseiller en politique étrangère, Celso Amorim, pour une rencontre avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.