La plus grande station électrique de l'Inde vient d'être ressuscitée par le concours de Sonatrach. Un nouvel accord d'approvisionnement en gaz naturel vient d'être conclu entre la société Sonatrach et la compagnie Gail d'origine indienne, a t-on appris de sources sûres. En vertu de cet accord, la compagnie Sonatrach devra réactiver la station électrique Dabhol, considérée comme étant la plus grande en Inde. Dabhol, cette station relevant du groupe américain «Anron» a dû subir une période de cessation des ses activités en raison, croit-on savoir, d'un grand scandale financier qui l'a terrassée. Et voilà que cette station vient d'être ressuscitée par le concours de la compagnie Sonatrach devant lui assurer, conformément aux termes de l'accord évoqué plus haut, une alimentation pour une capacité de 500 mégawatts, en gaz naturel. Ainsi, la compagnie algérienne, Sonatrach, entre de plain-pied dans les plus grands marchés asiatiques. En effet, la destination algérienne vers le marché indien intervient en parallèle avec le renforcement de ses emplacements en Chine et en Corée du Sud, auxquels il faudra ajouter le marché nippon et celui du Vietnam. Pour rappel, l'Algérie a conclu des accords avec la Chine et le Vietnam en vue d'un approvisionnement en pétrole. Quand à la Corée du Sud, Sonatrach va l'approvisionner en gaz en plus de bénéficier des stocks lui permettant de commercialiser des quantités importantes de gaz. S'agissant de l'ancien bloc soviétique, il y a lieu de dire que Sonatrach constitue, présentement, la principale alliée de la Russie, faisant de l'énergie, en particulier le gaz naturel son principal cheval de bataille. En effet, le groupe Sonatrach et la société pétrolière russe Loukoïl ont signé, au début de ce mois à Moscou, un protocole d'accord portant sur la coopération bilatérale dans les hydrocarbures. Lequel protocole qui prévoit une coopération dans l'exploration et le développement de gisements gaziers et pétroliers, a été signé, rappelle-t-on lors d'une rencontre entre le ministre de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil, et son homologue russe, M.Viktor Khristenko. Gazprom, géant russe du gaz, a également commencé à explorer les possibilités de rapprochement avec Alger. Une délégation du groupe s'est rendue, en mai dernier, en Algérie pour évoquer, notamment une collaboration dans le domaine du gaz naturel liquéfié. Aussi, faut-il souligner que ce rapprochement entre l'Algérie et la Russie, constaté dans le domaine énergétique, a fait couler beaucoup d'encre dans les colonnes de la presse européenne, à travers lesquelles beaucoup parmi les dirigeants européens ont exprimé ouvertement leurs «inquiétudes» par rapport aux «implications» pouvant résulter de l'accord algéro-russe. Les appréhensions des Européens sont d'autant légitimes lorsque l'on sait que d'une part, Gazprom avec 125 milliards de m3 et Sonatrach avec 61 milliards, les deux compagnies couvrent 36% des besoins de l'Union européenne en matière de gaz. D'autre part, le ministre de l´Energie et des Mines, M.Chakib Khelil, et son homologue russe, M.Viktor Khristenko, en procédant à la ratification de cet accord de partenariat et de coopération dans les domaines de l'exploration et l'exploitation des gisements gaziers et pétroliers, viennent de faire un front commun, face à une Europe intraitable, quand il s'agit de négocier des questions d'une extrême sensibilité, à l'exemple de la sécurité énergétique.