Les derniers mouvements de l'Islah, l'offensive du FLN en Kabylie, la dynamique du PT et le réveil subit du FFS, sont autant d'éléments annonciateurs d'une bataille électorale des plus acharnées. Le tintamarre des échéances électorales de 2007 a commencé avant même que Zerhouni ne confirme la tenue de ces rendez-vous avec les urnes, dans leurs délais coutumiers, à savoir le mois de mai pour les législatives et le mois d'octobre de la même année pour les locales. Plusieurs formations politiques ont déjà entamé la partie. Les derniers mouvements de l'Islah, l'offensive du FLN en Kabylie, la dynamique du PT, et le réveil subit du FFS, sont autant d'éléments annonciateurs d'une bataille électorale des plus acharnées. Si l'actuelle configuration politique dominée par l'Alliance à tendance islamo-conservatrice (FLN, MSP, RND) a consacré le fait d'une impotence incontestable des partis se trouvant en dehors de l'Alliance, le futur échiquier pourrait montrer un aspect tout autre. Les changements, qui ont eu lieu et qui pourront avoir lieu d'ici la tenue des dites élections, sont légion et sont en mesure de balancer les donnes actuelles, caractérisées par une mainmise imposée par le FLN sur le Parlement et sur les assemblées locales. Il y a lieu, donc, de s'interroger sur le rôle que peut jouer le parti majoritaire à l'issue de ces élections dont il est possible qu'il cède un peu de terrain aux autres animateurs de la scène politique national. Bien qu'il soit quasiment insensé, de s'attendre à l'émergence d'un nouveau acteur-décideur. La plus importante des variantes, a trait directement avec les élections en Kabylie. Le fait qu'une partie influente du mouvement citoyen s'est engagée dans le dialogue avec le gouvernement, écarte la possibilité d'un rejet massif des élections, comme ce fut le cas en 2002. Un constat renforcé par une fort probable participation des partis du RCD et du FFS qui ont appelé, faut-il le rappeler, la population à boycotter les précédents rendez-vous électoraux , même si la formation de Aït Ahmed a pris part aux municipales. Ces deux formations politiques ont perdu beaucoup de terrain depuis le déclenchement des évènements du printemps noir en 2001. Un revirement politique en faveur de leur participation dans les échéances de 2007 serait, donc, fort plausible. Par conséquent, l'entrée dans l'arène électorale de ces deux poids lourds politiques, bien ancrés en Kabylie, est attendu comme un grand évènement qui relancera, au niveau du parlement en particulier, les débats sur un grand nombre de questions, même si l'éventualité d'une participation effective dans l'exercice du pouvoir reste très infime. L'enjeu électoral kabyle, n'a pas échappé au FLN qui a multiplié ses sorties dans cette région qui constitue de par la densité de sa population, l'un des réservoirs électoraux les plus conséquents du pays. L'intérêt accordé à la Kabylie par ce parti dont le SG est à la tête du gouvernement, s'inscrit dans sa nouvelle démarche d'implantation dans un territoire qui est resté, il faut bien le dire, indifférent à ses multiples efforts de séduction. Lesquels efforts n'ont abouti à rien d'important, à moins de prendre en compte les quelques résultats électoraux réalisés durant ces dernières années, en mettant à profit l'absence du FFS. Il est également prévisible, que le Parti des travailleurs fasse une avancée plus ou moins sensible sur l'échiquier politique du pays. Le fait que le parti de Mme Hanoun, ait épousé des questions d'une extrême importance sur la scène sociale, à l'instar de l'amendement de la loi sur les hydrocarbures et la hausse des salaires, lui a valu une grande estime et un franc succès, auprès de larges couches de la société. La prise en charge de ces deux revendications par le chef de l'Etat a, assurément, donné plus de crédibilité à ce parti et à son leader qui tend à sortir du cercle des joueurs de rôles secondaires. L'autre point qui devrait contribuer fortement dans la modification du paysage politique national serait, sans doute, la réforme des codes communal et de wilaya. Lesquels consacrent, actuellement, la prépondérance des prérogatives des commis de l'Etat désignés sur les pouvoirs des élus APC et APW et dont la révision peut donner lui à une autre répartition des pouvoirs et à un nouveau découpage administratif. Le ministre de l'Intérieur vient d'annoncer l'achèvement de la révision de ces nouveaux codes qui seront présentés au conseil du gouvernement dans les jours à venir. M.Zerhouni, n'a pas précisé, la différence existant entre sa copie et la mouture sur laquelle planchait le FLN, depuis novembre dernier. Il est toutefois évident, qu' une réforme profonde des dits codes ne peut avoir lieu sans une préalable révision de la Constitution, surtout si l'on envisage de mettre sur pied, un système de gestion foncièrement décentralisé.