Le gouvernement a laissé un délai supplémentaire d'une semaine pour le dépôt des dossiers complets des candidats. C'est aujourd'hui, à minuit, qu'expire le délai limite de dépôt des candidatures aux APW et APC. L'on ne se prononce pas encore du côté du ministère. L'on préfère attendre le dernier moment avant de rendre public dans le détail le nombre de listes déposées, mais aussi celui relatif à chacune des formations politiques. On ne cache pas, en effet, du côté du département de Yazid Zerhouni que «le plus gros des candidatures ne sera pas déposé avant demain», c'est-à-dire aujourd'hui. L'on n'en ajoute pas moins que compte tenu de la difficulté rencontrée à concocter un nombre impressionnant de liste, il a été décidé d'accorder un délai d'une semaine pour le dépôt des dossiers des candidats à la seule condition que les listes soient reçues aujourd'hui avant minuit. On se propose même de faciliter aux candidats à la candidature les démarches relatives à la délivrance des divers papiers administratifs. Du côté des partis politiques, la fièvre est à son comble. Si au FLN, la lutte fait rage pour faire partie des listes de candidature, c'est l'inverse qui est constaté au niveau de presque toutes les autres formations politiques, à commencer par des grosses pointures, ou supposées telles, comme le RND, le MRN et le MSP. Quant au mouvement Ennahda, force est de dire qu'il a rejoint la cohorte de partis lilliputiens qui «parasitent» tous les rendez-vous électoraux tant à l'échelle médiatique, qu'au niveau des commissions de surveillance où les dividendes financiers sont loin d'être négligeables. En revanche, apprend-on, des partis comme le RND, le MSP et le MRN, ne pourront jamais présenter des candidats dans toutes les communes du pays. Le risque est même grand de voir compromises certaines listes de wilaya. Le phénomène est surtout apparent au RND où les purges, qui refusent toujours de dire leur nom, continuent à faire rage. Au PT, la sérénité est de mise. Le parti de Louisa Hanoune, qui a boudé les APC, ne compte même pas présenter des listes pour la course à toutes les APW, mais seulement là où il est bien implanté. Pour le PT ce rendez-vous, loin d'être à simple connotation électoraliste, sera une nouvelle occasion de s'adresser directement aux citoyens, via les médias lourds, pour tenter de faire avancer ses thèses portant plan de sortie de crise. Au FFS, en revanche, la précipitation a fini par gagner les troupes de Aït Ahmed. Ce parti, qui a pris une ampleur à caractère national, souhaite confirmer le fait sans le céder en rien à la qualité morale et politique de ses candidats. Dur challenge s'il en est, qui sera d'autant plus difficile à relever que la Kabylie poursuit sa fronde menaçant ce parti de ne pas être présent dans toutes les communes de son fief alors qu'il devait servir, en quelque sorte, d' «éclaireur» aux autres formations politiques. Les autres faits saillants de cette élection, pas tout à fait comme les autres, c'est l'absence totale de tous les représentants de la mouvance dite «démocrate républicaine», mais aussi la confirmation de la montée en puissance des candidats indépendants. Ces derniers, apprend-on, représenteraient plus de 30 % de l'ensemble des candidatures, ce qui représente un taux plus qu'appréciable. Même s'il reste difficile, en l'état actuel des choses, de déterminer les chances de chaque parti, il est d'ores et déjà possible de dire que le FLN est parti pour confirmer sa suprématie sur le reste des représentants de la classe politique, qu'une percée du FFS n'est pas à exclure alors que les islamistes continueront leur longue mais inéluctable descente aux enfers.