Ces dirigeants ont été, faut-il le rappeler, approchés par Boudjerra Soltani. Les dirigeants du parti dissous veulent vider la Charte pour la paix et la réconciliation nationale de son essence, en imposant à la société des «prolongations» à la crise. La stratégie des Haddam et consorts tient d'une volonté de «brouiller» indéfiniment l'image de l'Algérie auprès des capitales occidentales notamment. En «parasitant» la démarche réconciliatrice du président de la République, les leaders de l'ex-Fis, installés à l'étranger, travaillent, en fait, pour des officines politiques qui ont intérêt à ce que la crise politique s'éternise. Soufflant le chaud et le froid à partir de leur exil doré, ces responsables de la tragédie vécue par le peuple algérien, semblent n'accorder aucun intérêt aux desiderata de la société. Ainsi, en qualifiant, la Charte pour la paix de positive, pour la majorité d'entre eux, les islamistes en exil ne prenaient pas en considération le vote massif des Algériens en faveur de la Charte. Ils avaient, en réalité, entrevu, la possibilité d'un retour de l'Algérie à la case départ. Leur souci premier n'est pas tant la réhabilitation de l'ex-FIS, mais il est clair qu'une telle éventualité précipiterait le pays dans une autre phase de grande instabilité politique. Haddam, Kébir et les autres «exilés» savent très bien que pareille option n'aura d'autre conséquence que de rallumer le feu de la Fitna en Algérie. Et pour cause, loin d'être populaire en 2006, l'ex-FIS est d'abord un véritable foyer de tension pour la scène nationale. Les forces politiques carrément hostiles au retour du parti dissous, bien qu'actuellement affaiblies, sont en mesure de mobiliser un grand nombre de citoyens autour de leur refus d'une telle perspective. D'ailleurs, il existe au sein de la société un important «courant d'opinion», pour qui, le retour à 1991 serait catastrophique pour le pays. Il est clair donc que la revendication des responsables de l'ex-FIS n'a aucune chance de connaître une quelconque concrétisation sur le terrain. Pourtant, ces dirigeants, dont certains à l'image de Anouar Haddam, qui ont même figuré dans le «gouvernement» du GIA, continuent à affirmer leur «conviction» à la veille de la fin de l'application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Ces mêmes dirigeants ont été, faut-il le rappeler, approchés par le ministre d'Etat, Boudjerra Soltani. Le président du MSP qui a pris sur lui de les contacter, espérait sans doute, les convaincre de rentrer au pays. Dans ces déclarations à l'issue de sa tournée, le leader du MSP affichait beaucoup d'optimisme quant au succès de sa mission. Mais c'était compter sans l'esprit «changeant» de Kebir et consorts qui, après avoir «poliment» écouté le responsable d'un parti engagé dans la démarche réconciliatrice, ont préféré tous, s'en tenir à une «feuille de route» établie on ne sait où. En fait, de plus en plus d'observateurs s'accordent à dire que l'attitude des responsables de l'ex-FIS à l'étranger ne semble pas obéir à un objectif national, d'autant que le prolongement de leur séjour dans leur pays d'accueil n'a pour ainsi dire aucune justification politique. Delà à dire que les chefs de l'ex-FIS se plaisent dans leur exil doré, tout en travaillant pour des «forces occultes» internationales, il n'y a qu'un pas qu'on n'hésitera pas à franchir, dès le 1er septembre prochain.