Le comble est que les SGP les plus hésitantes sont celles qui relèvent des secteurs les plus rentables. Les sociétés de gestion des participations (SGP), censées négocier une revalorisation salariale avec des délégués de l'Ugta, tournent encore le dos à la Centrale syndicale, rejetant toute suggestion à propos d'une revalorisation salariale. Le comble est que les SGP les plus hésitantes sont celles qui relèvent des secteurs en bonne santé financière, à l'instar des hydrocarbures, mécanique et métallurgie, tourisme, les mines et les transports. Une fois de plus, les fédérations de l'Ugta, en réunion hier à la Maison du peuple, n'ont pas lésiné sur les mots, descendant en flamme les SGP. Cette énième entrevue, l'avant-dernière avant le rendez-vous de la tripartite, n'a été en fin de compte, qu'un remake de la précédente rencontre des fédérations, tenue le 2 août en cours. Les syndicalistes de l'Ugta, délégués par la centrale afin de négocier une hausse des salaires avec les SGP, n'ont fait que tirer encore une fois sur les Sociétés de gestion des participations. Celles-ci sont qualifiées d'hésitantes, voire même des non-partisanes de la politique gouvernementale. Le représentant des travailleurs du secteur des mines a fait savoir sans ambages que les négociations sont carrément à l'arrêt entre deux entreprises relevant de la tutelle. Il s'agit de l'Institut des mines et de l'Office de la recherche minière qui, d'après le responsable de la fédération, ne sont même pas prêtes à négocier, pointant ainsi du doigt les deux SGP. Pis encore, cette fois-ci c'est Sonatrach et ses filiales, un secteur en première position en matière de bénéfice, qui est destinataire des flèches les plus virulentes de la part du responsable de la fédération des hydrocarbures. Est-ce que Sonatrach n'est pas en mesure d'augmenter ses travailleurs?. C'est une hypothèse qui ne tient même pas la route, mais la réalité est tout autre. Le délégué des employés de Sonatrach et ses filiales, mandaté afin de débattre une revalorisation salariale avec la SGP, affirme n'avoir rien acquis. «Une proposition a été faite, la SGP devait rendre une réponse le 2 août, mais rien n'est encore fait», révèle le syndicaliste. Troisième secteur en bonne santé financière, mais opposé à toute idée d'une revalorisation salariale, le commerce et tourisme. Ce dernier oppose une fin de non recevoir à toutes les requêtes des travailleurs. Les négociations avec Gistour sont à l'arrêt, mais en face un tableau de bord qui est au vert, parlant des bénéfices de ce même secteur. La SGP «ne montre aucune disposition à débattre d'une augmentation salariale», laisse entendre le négociateur de la Centrale syndicale. Pourtant, tous les documents comptables attestent que les sociétés sont bénéficiaires. Le responsable de la Fédération du commerce et tourisme promet une réplique des plus fortes, annonçant d'ores et déjà une réunion pour aujourd'hui et un prochain rassemblement devant le département de Noureddine Moussa. C'est le statu quo aussi dans le domaine de la mécanique et métallurgie, à en croire le représentant des travailleurs et de l'Ugta auprès des SGP. Les discussions autour d'une revalorisation salariale s'avèrent être une affaire qui donne la chair de poule aux cinq SGP+Snvi. «Nous avons été intimidés et insultés par les SGP et Snvi pour avoir demandé une revalorisation salariale», fera-t-il savoir en s'adressant à Sidi Saïd. Le comble est que 80% des bilans du secteur de la mécanique et métallurgie sont positifs. Les choses traînent aussi au niveau d'autres secteurs d'activité, à l'instar de celui du textile qui est au bord de la faillite, les ressources en eau, les assurances et les transports. A l'origine, toujours un éternel obstacle appelé les SGP. Par ailleurs, le processus de conciliabules dans d'autres secteurs est à un stade très avancé, d'après l'évaluation des syndicalistes de l'Ugta et leur chef de file Abdelmadjid Sidi-Saïd. Ce dernier a affirmé qu'il va entamer, à partir de cette semaine, une série d'arbitrages là où il y a une traîne. Toutes les fédérations doivent rendre les comptes avant le 3 septembre afin d'installer un groupe de travail pour revoir les grilles des salaires et aller ensuite vers une nouvelle grille uniforme, indique le patron de l'Ugta. D'après lui, la locomotive des arbitrages sera arrêtée le 2 novembre. Quant à Lakhdar Badredine, chargé des affaires économiques à l'Ugta, celui-ci est allé jusqu'à dire que les blocages ne sont détectés que là où la revalorisation salariale est posée. Un fait qui démontre la non-disponibilité des SGP à débattre de cette question. Lakhdar Badredine a carrément jeté un pavé dans la mare en disant que le secteur économique n'est pas géré. Selon lui, l'Ugta est appelé à clarifier les choses avec le gouvernement au sujet des conventions de branche, car il y a, semble-t-il, désobéissance au niveau des SGP. Cette fois-ci ça passe ou ça casse. Conséquence directe, l'on apprend auprès d'une source bien informée que les têtes commencent à tomber au niveau de certaines SGP.