Une mini-tripartite se tiendra aujourd'hui afin de solutionner les questions en suspens avec les SGP et les patrons. Les fédérations de la Centrale syndicale aimeraient être épaulées par le patron de l'Ugta afin de presser les SGP (sociétés de gestion des participations) à aboutir, dans les plus brefs délais, à un consensus sur les conventions de branche qui traînent comme un boulet au pied. C'est ce que tentera de faire, aujourd'hui, le patron de l'Ugta, convaincu que rien ne se fera sans clore le registre de ces conventions qui devront, selon toute vraisemblance, aboutir à une revalorisation salariale pour les travailleurs du secteur économique de l'Etat. Trois fédérations, en l'occurrence le tourisme, la mécanique et métallurgie et celle des hydrocarbures, ont montré de sérieuses craintes d'un lendemain incertain dans leurs négociations avec les SGP. Réunis hier, lors d'un ultime conclave à la Maison du peuple, les secrétaires généraux des fédérations de l'Ugta ont été auditionnés par Lakhdar Badredine, chargé des affaires économiques à la Centrale syndicale. Les traînards ont été sélectionnés et le secrétariat est décidé à tenter une réparation auprès du gouvernement. Le ministère en charge, celui des Participations, est pointé du doigt plus d'une fois et accusé d'être le premier concerné par le blocage des conciliabules entre les SGP et les fédérations de l'Ugta. Sidi-Saïd est appelé, donc, en personne, à exercer un arbitrage afin de débloquer la situation. L'on annonce déjà un face-à-face, aujourd'hui, entre Sidi-Saïd et Abdelhamid Temmar, ministre des Participations, en présence aussi du patronat et de Tayeb Louh, ministre du Travail et de la Sécurité sociale. Le patron de l'Ugta, lors d'un précédent regroupement avec ses fédérations, avait annoncé la nécessité de saisir le gouvernement afin de juguler le problème du blocage des pourparlers avec les SGP. Le lendemain de l'entrevue, les travailleurs affiliés à la fédération du tourisme et commerce ont, carrément, brandi le drapeau rouge, annonçant une grève illimitée si la SGP Gestour s'enlise dans son entêtement. De son côté, la fédération de la mécanique et métallurgie, soumise aussi à la lente cadence des cinq SGP+Snvi, a décidé de convoquer ses troupes le 12 du mois en cours afin de laver en public le linge sale de ces sociétés de gestion des participations. Les ponts demeurent également coupés entre les syndicalistes de l'Ugta et la SGP Sonatrach et ses filiales. La plus puissante entreprise nationale est accusée de n'avoir même pas l'intention de discuter d'une revalorisation salariale. Grosso modo, ce sont, en fait, les secteurs les plus rentables du domaine économique de l'Etat qui traînent, toujours, lamentablement, la patte autour des conventions de branche. Les secrétaires généraux des fédérations de l'Ugta ont remis, hier, leurs copies à Lakhdar Badredine. Trois rapports au moins sont qualifiés de négatifs, nécessitant une urgente intervention du patron de l'Ugta. La mini-tripartite, prévue pour aujourd'hui, mercredi, se veut l'ultime chance pour les troupes de Sidi-Saïd. Cette fois-ci, ça passe ou ça casse. Abdelhamid Temmar doit rendre les comptes à qui de droit. Car, pour un département censé donner un coup d'accélérateur à la nouvelle orientation économique, celui-ci s'embourbe par ailleurs dans un statu quo sans issue aucune. La vérité sur le bras de fer Ugta/SGP et son devenir seront connus aujourd'hui. Quant au patronat, une autre paire de manches pour Sidi-Saïd, ce dernier ne veut toujours pas lâcher le principe d'une revalorisation salariale conditionnée, un morceau qu'il commençait à mordre depuis l'annonce de la bataille par l'Exécutif.