Le noyau dur formant le groupe de «Jamâat Ansar El Mahdi» était composé de militaires, de gendarmes et de policiers. Les autorités marocaines crient victoire, après le démantèlement du groupe terroriste répondant à l'appellation de «Jamâat Ansar El Mahdi» qui s'apprêtait à l'exécution d'une série d'attentats meurtriers dans plusieurs villes du Royaume, ainsi qu'à la liquidation physique de plusieurs personnalités. Selon le ministre marocain de l'Intérieur, M.Chakib Benmoussa, plus d'une cinquantaine d'éléments (52) qui appartenaient à ce groupe, dont la sinistre réputation va au delà des frontières marocaines, ont été arrêtés par les services de la sécurité du Royaume, a-t-il annoncé jeudi dernier, lors d'une réunion d'une commission dépendant de son département. En effet, M.Benmoussa notera que l'arrestation de tous ces éléments «démontre la justesse et la latitude des autorités marocaines dans leur lutte contre le terrorisme» a t-il dit en feignant d'ignorer que le noyau dur formant le groupe de «Jamâat Ansar El Mahdi» désormais entièrement démantelé, compte, en son sein des militaires, des gendarmes et des policiers complètement désemparés, pour ne pas dire chauffés à blanc par cette idée de faire du Maroc «une terre prioritaire du djihad islamiste». En effet, l'on dénombre parmi ces éléments clés, et qui sont considérés comme étant les principaux instigateurs du groupe terroriste précité, quelques trois éléments des FAR marocaines, travaillant dans la première base aérienne de Salé, l'une des plus importantes villes du pays, un gendarme et un officier de police relevant de la Dgsn du Royaume. Quant au premier dirigeant de l'organisation «Ansar El Mahdi», celui-ci n'est autre que Hassan Khettab, alias Abou Oussama. Ce dernier, à peine libéré de prison après avoir purgé deux années pour appartenance à une cellule de la «Salafia Djihadia» désignée comme étant responsable des attentats commis en mai 2003 au Maroc, n'a point hésité à mettre en place des cellules dans plusieurs villes marocaines en vue de la préparation d'attentats criminels. Le recrutement par Hassan Khettab de beaucoup d'éléments issus des forces de l'ordre marocaines obéissait, croit-on savoir à l'idée de tirer profit de leurs situations au sein de leurs corps respectifs, en vue d'espionner les services de sécurité, mettre la main sur les armes de gros calibre, de même que dans l'objectif d'une meilleure exploitation des informations sécuritaires devant faciliter l'exécution des projets criminels. Dans ces déclarations, rapportées hier dans les colonnes de plusieurs journaux marocains, le ministre de l'Intérieur, M.Benmoussa avait notamment indiqué que le démantèlement de l'organisation Ansar El Mahdi a également permis la récupération d'un important «lot» de matières premières devant servir à la fabrication d'explosifs. Il n'omet pas non plus de souligner que le groupe sus-évoqué «a pu fonder une aile militaire qui a choisi les zones montagneuses du Nord comme fief et comme camp d'entraînement avant de se lancer dans le djihad». Il dira aussi que, pour les armes, le groupe Ansar El Mahdi comptait s'en procurer auprès des barons de la drogue et ce, avant de conclure que selon les enquêtes menées jusque-là, l'organisation démantelée ne dispose pas du moindre lien organique avec d'autres réseaux terroristes d'envergure internationale.