La visite d'Etat entamée, hier, par Tebboune en Chine se présente à forte dimension économique. Il s'agit pour Alger et Pékin de finaliser les projets en cours de réalisation. Notamment ceux qui auront un fort impact économique comme Ghar Djebilet, le projet de phosphate intégré et celui du port d'El Hamdania. Il va sans dire que les délégations des deux pays ont travaillé pour accélérer la concrétisation de ces projets. D'autant plus que les autorités algériennes misent beaucoup sur ces projets. Cependant le partenariat algéro-chinois dans le domaine économique trouve son assise dans la qualité des relations politiques qu'entretiennent l'Algérie et la Chine. Cette amitié puise son fondement dans le contexte international qui a vu les deux pays signer leur convergence pour un ordre mondial plus juste. C'était dans le contexte des luttes des pays du Mouvement des Non-Alignés (MNA). Dans cette organisation née au début des années 60, l'Algérie et la Chine ont toujours assumé des rôles importants. Plus de quarante ans plus tard, Alger et Pékin restent sur la même ligne politique. Les deux pays continuent à défendre les causes justes et de plaider pour un ordre mondial libéré de l'hégémonie occidentale. Ils le font au sein de cette organisation du MNA comme ils le font dans divers canaux, la finalité étant de faire entendre une voix autre que celle des pays dominants. Aujourd'hui encore, la convergence politique continue de marquer les relations entre les deux pays. Ces derniers sont liés par le Plan quinquennal de coopération stratégique global 2022-2026. Une projection économiquement importante bâtie sans doute sur l'amitié politique entretenue au long de six décades. Et qui est manifestement appelée à se renforcer à la faveur de l'ambition de l'Algérie d'accéder au club des Brics dans lequel figure la Chine en compagnie de la Russie, le Brésil, l'Inde et l'Afrique du Sud. Il ne fait point de doute que le président Tebboune évoquera avec son homologue chinois, la perspective d'adhésion de l'Algérie à cette nouvelle alliance économique qui promet de bousculer les rapports de force à l'échelle mondiale. Bien que la Chine ait déjà signifié son accord à l'adhésion de l'Algérie, les deux Présidents ne feront pas l'économie d'aborder cette question. D'autant plus que Tebboune tient à ce que l'Algérie intègre le groupe des Brics, y compris comme membre observateur dans une première étape. Avant de pouvoir y figurer comme membre du club dans l'avenir. Tebboune et Xi Jinping avanceront, selon toute vraisemblance, sur cette question à un mois du Sommet de Johannesburg. C'est à l'occasion de la réunion des leaders des cinq pays membres que seront évaluées les candidatures des pays prétendants. Parmi les pays candidats: l'Algérie, l'Iran, l'Arabie saoudite... À l'évidence, l'ensemble de ce club des 5 est favorable à l'adhésion de l'Algérie. Les atouts de l'Algérie sont: sa place importante en tant que plus grand pays arabe et africain, premier exportateur de gaz en Afrique, quatrième plus grande économie en Afrique et exempte de dettes extérieures. Ce sont des «facteurs habilitant l'Algérie à rejoindre les Brics», a affirmé le chef de l'Etat. Non sans relever que beaucoup de travail reste à faire pour augmenter le PIB et le taux de contribution du secteur industriel au PIB, ainsi que plusieurs indicateurs économiques que «nous devons réformer davantage pour accéder la tête haute aux Brics». Une ambition légitime qui repose sur la qualité des relations politiques qu'entretient l'Algérie avec ces membres.