Le nombre de familles se trouvant dans le besoin est important. Certains pères de famille ayant un maigre revenu ou ne possédant aucune rente commencent d'ores et déjà à se poser un tas de questions sur les dépenses qu'ils auront à engager dans quelques jours. Il est, en effet, difficile d'imaginer un chargé de famille, sans revenus, ayant 5 à 6 enfants scolarisés dans différents paliers, faire face à une telle situation ; ceci en plus des exigences du mois sacré. La région de Kherrata se présente comme l'une des zones les plus déshéritées de la wilaya de Béjaïa, eu égard à son éloignement du chef-lieu, mais aussi à son important territoire faisant frontière avec la wilaya de Sétif, en passant par un relief accidenté. Le nombre de familles se trouvant dans le besoin est important au vu des dizaines de citoyens qui se présentent tous les jours au siège de l'APC pour demander une aide substantielle. «Dans mon cas, qui vit avec une rente de 8000DA, avec 10 gosses à charge, je préfère ne pas penser à la rentrée scolaire. D'ailleurs, le fait d'y penser j'ai un peu la chair de poule. On va essayer de faire avec, la débrouille quoi!», nous dira cet ancien ouvrier d'une usine ayant fermé ses postes. Force est de reconnaître que, contrairement aux chiffres avancés par les pouvoirs publics en matière de chômage, il est observé une hausse inquiétante de ce phénomène à Kherrata. «Il y a certes des aides de l'Etat mais cela reste insignifiant dans une région aussi pauvre. Vous me parlez de dépenses, de la rentrée scolaire et celle du Ramadan, je vous répondrai sincèrement qu'il me faudra toute une gymnastique pour y faire face. On a comme une impression que cela va de mal en pis. Bref, Dieu saura faire la part des choses», ajoutera un autre citoyen venu de la commune de Draâ El Caïd. Inquiets, la majeure partie des personnes que nous avons approchées le sont ; il leur faudrait sûrement un peu de patience et d'organisation dans leurs maigres revenus.