«La contribution de l'Italie au contingent de la finul est le plus grand engagement de Rome depuis la Seconde Guerre mondiale», estime le ministre italien de la Défense. De Brindisi, à une proximité de 30.000 au large des côtes de la Pouille sur l'Adriatique, Romano Prodi, président du Conseil, accompagné du ministre de la Défense, Arturo Parisi, du chef de l'état-major de la défense, l'amiral Giampaolo Di Paola, devant un parterre d'officiers et de soldats bien alignés, au cours de la cérémonie officielle, à bord du porte-avions Garibald, a donné il via libera à la partance pour le Liban aux unités navales italiennes dans la matinée de mardi, pour arriver à la localité de Tyr où se développera la zone de responsabilité du contingent italien. Cette zone de la première phase de ce départ, qui sera suivi d'un autre vers le mois de novembre, est un rectangle de 10 km sur 15, qui a comme limite au sud et à l'est l'actuel secteur de la final: Naqoura, au nord, le fleuve Litani et à l'ouest la côte. D'où le nom: Opération Leonte. Leonte était l'antique appellation du fleuve Litani. Le déploiement des forces militaires italiennes, attendu pour aujourd'hui, sera de patrouiller et de surveiller cette zone du Sud-Liban avec une estimation de 980 soldats qui mettront le pied à terre. Les autres hommes qui sont au nombre de 1496 resteront sur les cinq navires -800 sur le porte-avions Garibaldi, 600 sur les trois navires de débarquement: San Giorgio, San Giusto, San Marco et 116 sur la corvette-patrouilleur Fenice. La seconde phase comportera 1450 soldats, donc à régime plein, presque 2500 seront sur le terrain, sans oublier les hommes d'équipage qui ne sont pas les moindres. Le président du Conseil parle d'´´orgueil´´ et de ´´confiance´´. ´´L'Italie est revenue à avoir un rôle important sur le champ international et à faire sentir sa voix en Méditerranée´´ tout en recommandant aux soldats d'agir “avec détermination, équilibre et équidistance, en se rappelant toujours qu'il s'agit d'une mission de paix”. De son côté, le ministre de la Défense italienne a parlé d'une mission longue, dangereuse, coûteuse, difficile mais, toutefois, juste. Rappelons que la mission italienne au Liban coutera au moins 250 millions d'euros par semestre. D'ici à la fin de l'année 2006, les dépenses s'élèveront à quelque 220 millions dont ´´186,6 millions d'euros pour le contingent et 30 millions pour l'aide humanitaire´´ a précisé le gouvernement de Rome. De son côté, le chef de la diplomatie italienne en pleine syntonie avec son président du Conseil, dans une interview au Corriere della Sera déclare: ´´Nous sommes retournés au multilatéralisme, l'ONU est protagoniste, l'Europe au centre, l'Italie est retournée sur scène´´ (...). ´´C'est le retour de la politique après l'obsession de l'usage à la force comme seule ressource´´ (...) ´´Le processus vient seulement de commencer. L'idée d'une croisade contre le fondamentalisme est une erreur, le monde islamique a mille aspects´´ (...) ´´La démocratie n'a pas d'alternative, la liberté n'est pas le patrimoine des néoconservateurs. C'est plutôt un processus complexe, la crédibilité de qui la prêche et puis a utilisé la torture et les abus des droits civils est en crise et ces campagnes ont nui l'Occident´´ (...). Paroles sages, paroles fortes, la diplomatie italienne parviendra-t-elle à prendre la tête du train ´´de la paix´´, au détriment de ces joutes oratoires d'atermoiements et de tergiversations que nous entendons tous les jours et qui nous proviennent de presque toutes les chancelleries occidentales, soit-disant ´´amies´´ des pays arabes. Nul ne peut le pronostiquer, seul l'avenir nous répondra sur ce sujet. Je me souviens de ce vieil adage appris très tôt: ´´Dieu, garde-moi de mes amis, de mes ennemis je m'en occupe´´.