Les «stratèges» de la Maison-Blanche n'ont pas hésité à confondre, sciemment, terrorisme et résistance. Les Etats-Unis commémoreront demain, le cinquième anniversaire des attentats du 11 septembre 2001. Une date qui restera gravée à jamais dans les mémoires des téléspectateurs du monde entier, qui ont ouvert les yeux sur un phénomène qui peut frapper n'importe où et à tout moment. Le mythe de la superpuissance américaine, longtemps entretenu par les Etats-Unis s'est subitement brisé sur le cockpit de deux avions de ligne venus frapper de plein fouet les deux tours jumelles de New York. Depuis cette date, le combat contre le terrorisme a pris une dimension internationale, grâce à une collaboration sans faille entre tous les Etats. L'Algérie s'y est pleinement investie. La communauté internationale qui avait observé le silence radio devant toute une décennie de terrorisme en Algérie, s'est aussitôt rendue compte que ce phénomène transfrontalier n'a ni couleur, ni religion, ni nationalité. Parmi les premiers pays à avoir condamné les attentats de New York et de Washington, l'Algérie qui s'est résolument engagée dans la lutte antiterroriste, en participant aussi bien aux manoeuvres de L'Otan en mer Méditerranée qu'avec l'armée américaine sur la bande du Sahel. Les Etats-Unis qui doivent frapper la bête immonde au-delà de leurs frontières, doivent trouver, à tout prix, des alliés dans les quatre coins du monde pour mener une guerre implacable contre le terrorisme. Une guerre «préventive» menée à coups de milliards de dollars, de centaines de marines tués et de pays mis à feu et à sang. Au point que les «stratèges» de la Maison-Blanche n'ont pas hésité à confondre, sciemment, terrorisme et résistance. Une démarche sournoise, tendant à démanteler tous les mouvements de résistance dans la région du Proche-Orient. La liquidation physique des chefs du mouvement Hamas (Cheikh Yassine et ensuite Al Rantissi), l'arrestation d'El Barghouti du Fatah et la levée de boucliers contre la victoire du Hamas aux élections palestiniennes entrent dans le cadre d'un plan visant à assurer la sécurité d'Israël dans la région. Le dossier du nucléaire iranien n'est que l'une des facettes de ce scénario. La dernière guerre au Liban avait pour objectif principal de démanteler le Hezbollah. Par ailleurs, le redéploiement de l'armée libanaise sur tout le territoire national, ainsi que le positionnement des forces d'interposition des Nations unies (Finul) sur la frontière israélo-libanaise, ne visent, en réalité, qu'à étouffer l'organisation de Hassan Nasrallah, qui commence sérieusement à donner du fil à retordre à la machine de guerre israélienne. Côté européen, le dialogue s'est nettement renforcé, en particulier, en matière d'entraide policière et judiciaire avec les Etats-Unis. La lutte contre le terrorisme a également lieu avec d'autres partenaires. A l'instar des clauses antiblanchiment ou des clauses antidrogue, le Conseil européen a souhaité qu'une clause soit inscrite pour combattre le terrorisme dans chaque nouvel accord signé entre la Communauté et un pays tiers. L'une des orientations proposées dans ce document concerne l'insertion d'une clause anti-terrorisme dans les accords avec ces pays, cette clause pouvant être insérée dans l'accord lui-même, faire partie d'un échange de lettres entre les parties, ou être intégrée dans une déclaration jointe à l'accord. Une première clause figure dans l'Accord d'association entre la Communauté et l'Algérie. Cet accord a été signé à Valence le 22 avril 2002, en marge de la Conférence euro-méditerrannée. L'art. 90 prévoit le renforcement de la lutte antiterrorisme entre les deux parties par: la mise en oeuvre intégrale de la résolution 1373 du Conseil de sécurité, un échange d'informations sur les groupes anti-terroristes et un échange d'expériences sur les moyens et les méthodes pour lutter contre le terrorisme. La création d'une «feuille de route» apporte des avantages appréciables en termes de cohérence de l'action des Etats membres en matière de terrorisme. La «feuille de route» vise à assurer une meilleure coordination de l'activité du Conseil en matière de lutte contre le terrorisme. Au volet politique, il s'agit de mettre en place, à travers le fameux projet du Grand Moyen-Orient, des régimes politiques acquis aux thèses américaines, comme c'est actuellement le cas en Irak et dans certains pays du golfe.