La commission de régulation de l'énergie et du gaz a revu à la baisse les propositions de Sonelgaz. La Sonelgaz attend avec impatience la réponse du gouvernement concernant l'augmentation des tarifs d'électricité. Annoncée depuis plusieurs mois pour la fin de l'année en cours, la hausse n'est apparemment pas à l'ordre du jour. Interrogé sur cette question, lors de la conférence de presse qu'il a animée hier sur le projet de Hadjrat Enous, le P-DG de l'entreprise M.Nouredinne Bouterfa a déclaré que la décision est entre les mains du gouvernement. Après avoir attendu plus de trois mois la décision de la commission de régulation de l'électricité et du gaz (Creg) chargée d'étudier le dossier, la sonelgaz devra attendre encore quelques mois pour connaître la réponse du gouvernement. «Après l'étude du dossier la commission de régulation a remis son rapport au gouvernement qui examinera, à son tour le dossier», a expliqué M.Bouterfa. Or, vu la conjoncture dans laquelle elle intervient, cette augmentation met le gouvernement dans la gêne. Et pour cause, au lendemain d'une revalorisation des salaires des fonctionnaires, on voit mal l'Exécutif s'aventurer dans cette démarche «inflationniste», sur un domaine aussi sensible que celui de l'énergie électrique. Même si la hausse des tarifs de l'électricité paraît comme inévitable, le gouvernement semble avoir opté pour la temporisation, histoire de donner le temps aux travailleurs d'apprécier la hausse de leur pouvoir d'achat. En tout cas, l'appréciation de la facture électrique ne peut intervenir à brève échéance, sachant que le mois de Ramadhan est traditionnellement «budgétivore» pour les ménages. De plus, l'Etat ne prendra, vraisemblablement, pas de décision avant la finalisation du dialogue social qui prévoit des hausses conséquentes des salaires. Ce qui laisse dire que le dossier sera mis dans le placard pendant quelque temps en attendant le moment opportun. Toujours est-il que même différée, l'augmentation s'avère nécessaire aux dires du président de la Creg, M.Othmane Nadjib, qui relève la nécessité d'une telle hausse, mais informe que son instance propose un taux d'augmentation inférieur à celui de Sonelgaz. Pour rappel, la Sonelgaz qui a remis sa requête à la Creg avait proposé une augmentation d'au moins 15%. Afin d'argumenter cette augmentation, Bouterfa avait affirmé que «les Algériens ne paient que 65% du prix réel de l'électricité» et que la facture d'électricité ne représente que 10% du Snmg. Ce dernier pense que le relèvement des tarifs est une démarche tout à fait légitime puisqu'elle permettra à la société de financer ses propres projets. Par ailleurs, une présentation exhaustive du projet de la centrale électrique de Hadjrat Enouss a été faite aux responsables et cadres du secteur, en présence du ministre de l'Energie et des mines, M.Chakib Khelil. Avec une capacité de production de 1227mw, soit plus de 20% de la capacité actuelle, cette centrale sera la plus grande d'Algérie et d'Afrique. D'un investissement global de 826 millions de dollars US, cette infrastructure sera opérationnelle en septembre 2008. Le financement de cet investissement sera assuré par les actionnaires à hauteur de 248 millions de dollars et le reste par les banques algériennes, à savoir BEA, BNA et Cnep sur la base d'un financement sans recours. Afin de répondre aux besoins croissants en électricité, ce grand projet sera réalisé en partenariat avec le groupement SNC Lavalin et Mubadala.