Il aura fallu attendre 17 ans pour voir se concrétiser ce projet après une longue stagnation. L'année 2023 aura été celle de la relance de ce projet, souvent objet de réunions de coordination pratiquement tous les 15 jours. La dernière en date a eu lieu, jeudi dernier, au siège de la wilaya. Elle avait regroupé toutes les parties concernées, en présence du P-DG de la Société nationale des mines non ferreuses et des matières utiles, du P-DG du Complexe industriel minier, de la Société nationale de recherche et des mines, du représentant du ministère de l'Energie et des Mines, du représentant de la société algéro-australienne WMZ, et des chefs de daïras, d'Amizour et Tichy, des présidents des Assemblées populaires communales d'Amizour et Tala Hamza, de l'expert immobilier en charge de mener à bien l'enquête foncière, ainsi que les directeurs des secteurs concernés. Ce rendez-vous avait pour ordre du jour l'exploitation de la mine de zinc-plomb de Tala Hamza. Dans son exposé, l'expert immobilier a présenté un état détaillé sur l'avancement du processus d'enquête foncière destiné à l'expropriation, dont le taux d'avancement a atteint 80%. Le chef de l'exécutif, a dans son intervention, insisté sur la nécessité d'accélérer l'achèvement de ce processus de recensement, afin d'entamer les procédures d'évaluation et d'indemnisation. L'autre point abordé lors de cette réunion concernait la formation. À ce titre, un centre de formation a été choisi au niveau de la commune de Tala Hamza. Il sera incessamment doté du matériel nécessaire. En effet, la mine de zinc- plomb de Tala Hamza, qui s'étend sur une superficie de 23,4 hectares, dispose de l'une des plus grandes réserves mondiales en la matière et fait partie des projets miniers structurels et prometteurs du pays. Outre les multiples retombées économiques, elle est de nature à ««positionner l'Algérie sur le marché international», avait affirmé en novembre dernier, lors de la pose de la première pierre de l'usine, le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, qui avait estimé que la mise en exploitation du gisement va «renforcer les performances du secteur des mines et la création d'une valeur ajoutée en soutien aux efforts de diversification de l'économie nationale». L'année 2022 a été consacrée aux études de risque et d'impact sur l'environnement. Des mécanismes ont été mis en place pour encourager la recherche, la prospection, l'exploitation et la promotion des entreprises versées dans l'industrie minière et développer le secteur des industries extractives. Il en est de même pour les mesures «strictes», qui ont été prises pour protéger l'environnement des éventuels impacts du projet. Les technologies modernes utilisées dans ce projet permettent d'entamer les travaux avec toute la sécurité nécessaire et le respect de l'environnement, grâce à l'engagement des opérateurs et un suivi régulier du respect des normes de sécurité et environnementales depuis la préparation du gisement jusqu'à l'exploitation, avait expliqué Arkab. Après l'aménagement, la construction et la qualification du site de l'usine, implantée aux abords de la RN.75 et à moins de 20 km du port de Béjaïa, dans un délai n'excédant pas 24 mois, l'ouvrage est conçu pour «accéder aux normes de qualité compatibles avec les exigences les plus pointues du marché mondial», avait souligné Meriem Touati, directrice de la Western Mediterranean Zinc (WMZ), une joint-venture algéro-australienne, détentrice du permis d'exploitation du gisement depuis 2006. Le P-DG de la société minière australienne, Terramin Australia Limited, partenaire du projet avec le groupe algérien Sonarem, Feng Cheng, avait estimé que «cette mine sera un modèle de référence dans le domaine de l'industrie minière». Le gisement compte une réserve globale établie à 54 millions de tonnes de minerais dont 34 millions de tonnes exploitables sur une durée de vie de 20 ans. Il est prévu l'extraction de 2 millions de tonnes par an, dont 170 000 tonnes de concentré de zinc et 30 000 tonnes de plomb, passibles d'augmentation, notamment pour le zinc, ciblé pour fournir des performances lorsque l'usine aura atteint sa vitesse de croisière, allant jusqu'à 250 000 tonnes, selon plusieurs experts qui le placent «parmi les cinq plus grands gisements du monde». Le coût a été estimé à 471 millions USD.