Intervenant dans une conjoncture préélectorale et de deuil, les acteurs traditionnellement animateurs de l'événement ont brillé par leur absence. Le FFS n'a pas raté l'occasion de la célébration du 27e anniversaire du Printemps amazigh pour sortir de sa réserve. Prônant l'abstention, Karim Tabbou, le nouveau premier secrétaire du parti, n'a pas manqué de tirer à boulets rouges sur toute la classe politique jugeant même «l'inutilité du prochain scrutin» dans une conférence-débat organisée à la Maison de la culture de Béjaïa. Boycottant les joutes électorales du 17 mai, il dira: «Le FFS n'a pas décidé de boycotter mais de suivre la population» se prenant ainsi pour le porte-parole de la vox populi. «Notre Parlement, c'est le peuple» ajoute-t-il pour expliquer l'option de son parti. Dans sa plaidoirie, il fustigera, sans le citer, le RCD. «Il faut être psychiatre pour le faire» ironise-t-il quant à la participation de ce parti aux législatives. Plus loin, il relèvera «les inconséquences dans les positions de Sadi», s'indignant de sa volte-face. «Il fustige le pouvoir en 2005 et compte l'intégrer en 2007» a clamé Karim Tabbou. «Cette élections ne servira à rien si ce n'est à conforter le système en place» soutient, en outre, le conférencier, à propos du scrutin. «L'administration est déjà actionnée» affirme-t-il pour avancer une fraude probable. Les archs et le pouvoir étaient l'autre cible du jour pour expliquer les maux de la société, aussi bien sur le plan politique, que socio-économique. La Cicb s'est recueillie, hier, sur la place des Martyrs du Printemps noir à Béjaïa après avoir pris rendez-vous avec l'interwilaya à Béni Douala,le jeudi. Intervenant hier lors du recueillement, Bezza Benmansour expliquera que la participation du mouvement citoyen aux élections «est un cheminement logique dans la poursuite du combat» en rappelant la nécessité «d'amplifier la résistance citoyenne». Outre l'hommage rendu aux martyrs, la déclaration de la CICB fait part que «l'accord du 15 janvier demeure, malheureusement, au stade d'engagement» et que «de sa concrétisation peuvent être dégagées des perspectives prometteuses». Les archs donnent rendez-vous demain à Amizour et à l'université, pour, respectivement, un rassemblement et une conférence-débat. Le mouvement associatif s'est distingué par des programmes d'activités culturelles, qui sont loin d'être conséquents et à la hauteur de l'événement. L'Etoile culturelle d'Akbou a marqué cette date par des festivités commémoratives axées, pour l'essentiel, sur un match gala de football, de recueillement, de récompenses. Une journée d'étude sur le thème «Tamzight ass-a» conférence-débat animée par Youcef Merrahi, du Haut conseil à l'amazighité, exposition des mémoires d'étude à la Maison de jeunes de la ville d'Akbou. Partout ailleurs, les associations se sont mobilisées avec le peu de moyens dont elles disposent pour maintenir tout juste la mémoire. Date phare dans le combat démocratique, le 20 avril, le Printemps amazigh, qui a, de tout temps, été un moment fort pour la Kabylie par son esprit d'union, a été célébré cette année timidement. Intervenant dans une conjoncture préélectorale et de deuil, les acteurs, traditionnellement animateurs de l'événement, ont brillé soit par leur absence, soit par d'autres préoccupations ou carrément par le folklore.